Les nouvelles formes de terrorisme, par leurs modes d’action et leurs effets destructeurs comparables à ceux d’action de guerre, sont souvent qualifiées de menaces asymétriques car susceptibles de prendre en défaut les systèmes de sécurité de temps de paix, généralement non dimensionnés contre des actions de telle ampleur, comme les systèmes de défense militaire dont l’emploi est contraint par le cadre légal du temps de paix. Le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale prend en compte ces nouvelles formes de menaces et formule des recommandations pour limiter les effets de telles actions à défaut de pouvoir les prévenir en totalité.
Parmi les cibles potentielles que l’on pourrait qualifier de cibles « à très haut rendement » figurent les installations présentant des risques majeurs pour l’environnement en cas d’agression dite « hors dimensionnement » dont les systèmes militaires nucléaires de dissuasion. Les nouvelles menaces asymétriques pourraient, si l’on n’y prenait garde, contourner de tels systèmes, la plupart du temps conçus pour contrer des menaces de nature militaire.
Deterrence, asymmetry and circumvention
With their methodology and their destructive effects, comparable to those of acts of war, the new forms of terrorism are often categorised as asymmetric threats, as they tend to catch unawares peacetime security systems, usually not designed to counter activity on such a scale, as also military defence systems, whose use is constrained by the peacetime legal framework. France’s White Paper on defence and national security takes these new forms of threat into account, and sets out recommendations to limit their effects, if they cannot be prevented entirely. Amongst the potential targets that can be categorised as ‘high value’ are those installations, such as military nuclear deterrent systems, that present major environmental risk in the event of so-called ‘disproportionate aggression’. If we are not on guard, the new asymmetric threats can circumvent these systems, for the most part designed to meet threats of a military nature.
L’actualité n’a pas manqué d’attirer l’attention des lecteurs sur les intentions d’États émergents (Corée du Nord, Iran) de se doter d’une force de dissuasion nucléaire, en application du « pouvoir égalisateur de l’atome », aux côtés d’États non officiellement reconnus mais néanmoins possesseurs d’armes nucléaires (Inde, Pakistan, Israël). Malgré les efforts de non-prolifération engagés et les bonnes intentions de désarmement affichées en préambule de tous les traités internationaux, le nucléaire militaire semble plus que jamais d’actualité et promis à un bel avenir.
Simultanément les vingt dernières années ont été marquées par une évolution totalement nouvelle de la situation internationale avec la fin de la guerre froide et l’apparition de nouveaux rapports de forces et de nouvelles formes de terrorisme de destruction massive (hyperterrorisme) liées pour certaines à une résurgence du fanatisme religieux telles que l’Islamisme fondamentaliste. Ces nouvelles formes d’agressions d’origine non étatique se caractérisent, comme l’ont montré notamment les attentats du 11 septembre 2001, par des actions générant en temps de paix des effets comparables à ceux d’actions de guerre. Elles sont qualifiées d’asymétriques, dans la mesure où elles s’affranchissent des conventions internationales régissant le droit de la guerre comme les droits de l’homme, et visent des cibles identifiées comme vulnérables, notamment civiles. En contournant les systèmes de défense militaires elles peuvent changer radicalement, si l’on n’y prend garde, les conditions d’exercice d’une dissuasion nucléaire telle qu’on l’entendait jusqu’à présent.
Il a paru utile de rappeler à cette occasion quelques principes fondamentaux et d’examiner l’impact des nouvelles menaces.
Une nouvelle donne stratégique
Les fondamentaux de la dissuasion
Nouvelles menaces asymétriques
Un contournement possible
Conclusion