La vertu pédagogique de l’exemple constitue l’attrait de l’histoire, même si c’est souvent à titre rétrospectif. On évoque peu, parce qu’apparemment trop lointaines, les conditions spéciales de la guerre d’Espagne, sous le premier Empire, pour en tirer des leçons sur l’actuelle guerre d’Afghanistan. Pourtant nous aurions intérêt à méditer cette expérience pour tenter d’éviter de reproduire certaines erreurs néfastes et coûteuses, qui procèdent également d’hypothèses de départ fausses ou imprécises.
Afghanistan : en attendant Baylen
À présent que la seconde guerre d’Irak est sur le point d’être déclarée gagnée par les Américains, aux fins de retrait progressif de leurs troupes victorieuses, le centre mondial de la lutte antiterroriste va se déplacer en Afghanistan. Les politiques et stratèges américains ne cachent d’ailleurs pas leur intention de renforcer les effectifs de la coalition qui combat dans ce pays, sous l’égide de l’Otan, les taliban et autres sicaires d’Al-Qaïda, sollicitant sans relâche une participation accrue de leurs alliés.
Il nous semble, après bien d’autres auteurs et comme eux, qu’il s’agit là d’une mauvaise appréciation de la nature des forces en présence et des motivations tant des adversaires des troupes occidentales que des populations afghanes. On n’agite pas impunément, et pendant sept longues années, les sentiments profonds de populations divisées et composites comme celles qui constituent l’Afghanistan sans faire remonter à la surface la volonté d’indépendance et le rejet de toute occupation étrangère. Y a-t-il d’ailleurs un autre ciment national dans ce pays-là que ces sentiments-ci ?
On a toujours tort de mésestimer la force de ces instincts populaires et les Américains, pourtant bien placés du fait de leur propre histoire pour en connaître la vivacité, ne seraient pas les premiers à tomber dans ce panneau. Il n’est que de rappeler les commencements de la lutte de partisans que fut aussi la guerre d’Espagne.
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