C’est dans le cadre du symposium d’Abu Dhabi des 25 et 26 mai 2009 que le Secrétaire général de la mer, Jean-François Tallec, a exposé ses vues sur la coopération maritime. La mise en œuvre d’une réelle coopération appelle l’emploi d’hommes, de moyens matériels ou de techniques, mais la réussite repose avant tout sur la primauté de la volonté politique de coopérer, à laquelle tous les autres aspects de cette coopération doivent s’adapter.
La coopération maritime
Le cadre d’une coopération maritime, c’est bien évidemment la mer. La mer est avant tout un milieu difficile, difficile à pénétrer, inhospitalier pour l’homme. « La mer réclame des vies » disait mon professeur de navigation pour que nous soyons bien conscients du danger qu’il y avait à ne pas écouter ses cours. Cette dimension tragique continue de régner encore. Ainsi la pêche est, sur toutes les mers du globe, le métier où les accidents professionnels sont les plus nombreux et les plus graves. Sa deuxième caractéristique c’est son immensité qui permet la dispersion des activités humaines en mer et en conséquence rend malaisée la simple appréhension du trafic maritime.
Difficile et immense, la mer est l’un des milieux les plus dimensionnant qui soit, dont les particularités s’imposent fermement à qui l’approche. Pourtant, les mers sont depuis toujours le siège de nombreuses activités humaines et donc de revendications. Milieu complexe, à la fois voies de communication et frontières, la mer a provoqué le développement, bien que beaucoup l’ignorent, d’un ensemble de spécificités physiques, politiques et juridiques qui font qu’une simple transposition des habitudes et des modes d’action terrestres n’est pas adaptée.
La réponse apportée par les États à ces défis maritimes a longtemps été constituée par une addition d’éléments dispersés entre de nombreux acteurs publics et privés. Mais les océans et les mers sont reliés entre eux. Les frontières administratives ou sectorielles n’y ont pas de réalité physique. Une action menée au titre de telle activité aura des répercussions positives ou négatives, volontaires ou involontaires sur d’autres secteurs. Notre usage, de plus en plus intensif de la mer accroît la pression sur un milieu marin, dont nous commençons seulement à mesurer l’importance stratégique pour notre futur.
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