L’Afghanistan est un sujet clé dans l’actualité internationale et un test pour la Force internationale d’assistance à la sécurité (Fias). Afin de présenter les enjeux de cette situation et mieux l’analyser, le Centre d’études d’histoire de la défense (CEHD) a organisé le 29 avril 2009 une journée d’études sur « Les crises en Afghanistan depuis le XIXe siècle ». Deux axes de réflexion structuraient celle-ci : « L’Afghanistan et ses frontières, influences étrangères et résistances (XIXe-XXe siècles) : les leçons de l’histoire » et « La crise actuelle dans son environnement local, régional et international ».
Les crises en Afghanistan depuis le XIXe siècle
La résolution de la crise afghane est un enjeu important pour la crédibilité des forces coalisées. Le conflit qui a débuté en 2001 semble s’être embourbé face à la résistance des taliban ou « néo-taliban ». La reconstruction du pays s’effectue, mais à un rythme qui ne convient pas à la population, première victime de ce conflit. Il semblerait que les dirigeants et militaires occidentaux n’ont vraiment pris en compte la complexité de la question afghane que depuis peu. Or, s’il est un élément essentiel pour pouvoir rétablir une stabilité dans le pays, c’est bien celui de la compréhension de cette complexité.
La crise comme constante historique
Le pays a pour constante historique la perpétuation de crises nationales, régionales et internationales et ce, depuis ses origines. Gérard Fussman, Hassan Kakar et Zalmaï Haquani ont insisté sur cette réalité. Carrefour de l’Asie, le pays a été traversé dès l’Antiquité par différentes armées souhaitant conquérir l’Inde : Cyrus, Alexandre le Grand, Gengis Khan, entre autres.
C’est à partir du XVIIIe siècle que l’Afghanistan prend son autonomie, notamment sous le commandement du général Ahmad Khan Abdali, fondateur de la dynastie Durrânî. Mais des querelles dynastiques plongent le pays dans une ère d’instabilité que les Britanniques exploitent dès le XIXe siècle. Durant cette période, une lutte d’influence s’engage entre la Russie et la Grande-Bretagne, cette dernière intervenant militairement à plusieurs reprises pour faire face à l’expansion russe et imposer sur le trône afghan des prétendants qui lui sont favorables. Or, déjà à cette époque, les contingents anglais avaient bien des difficultés pour stabiliser le pays. S’ils parviennent avec un succès relatif à s’imposer sur le champ de bataille, ils ne peuvent faire face aux révoltes contre le pouvoir imposé. Ainsi, durant l’hiver 1841-1842, l’armée anglaise doit capituler et est décimée au cours de sa retraite.
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