Par le soutien logistique de l’Armée nationale afghane (ANA), la rédaction de la doctrine de l’ANA, le Mentoring des états-majors, l’instruction et l’entraînement, qu’elles assurent, les sociétés militaires privées (SMP) deviennent des acteurs stratégiques à part entière du théâtre afghan. Cette évolution inéluctable de la privatisation de la violence légitime introduit la perspective d’une véritable révolution de la sociologie et de l’identité des acteurs de la guerre. Afin que ces SMP constituent un réel outil d’efficience politique et militaire, il est urgent que l’ONU fixe des normes et des standards internationaux et que la France élabore un cadre juridique adapté à un emploi qui pourrait s’avérer, sous condition, une excellente « arme politique ».
Les sociétés militaires privées en Afghanistan : une coalition dans la coalition
En Afghanistan, les sociétés militaires privées (SMP), dont le statut juridique reste très flou, sont censées être des auxiliaires de la coalition et de l’armée américaine qui leur sous-traitent des tâches particulières. Néanmoins, derrière ces solutions « clés en main » se profilent des profits et des intérêts économiques colossaux qui réorientent les finalités de la guerre.
Huit années après le déclenchement de la guerre en Afghanistan, il paraît utile de se demander si l’emploi de sociétés militaires privées par les gouvernements étrangers — essentiellement par les États-Unis et les pays anglo-saxons — correspond à une efficience militaire avérée, ou au contraire s’il n’est pas de nature à faire échouer les options de sortie de crise conçues par les États et le volet militaire de l’action de la coalition.
Après une immersion de six mois au cœur des forces stationnées en Afghanistan (Fias), l’impression demeure nuancée.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article