L’effet stratégique d’une action militaire tactique conduite par un caporal peut être considérable et modifier le cours d’une campagne. Cela qui est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier n’est pas un risque dont il faut se prémunir, mais un atout de plus à utiliser judicieusement.
Le « caporal stratégique » est-il notre ennemi ?
L’archer anonyme qui, le 6 avril 1199, blesse mortellement Richard Cœur de Lion sous les murs de Châlus, modifie profondément l’équilibre franco-anglais. Débarrassé de son dangereux vassal, Philippe Auguste reconquiert en moins de dix ans la Normandie, la Touraine et l’Anjou.
Les répercussions stratégiques d’un acte tactique isolé ne sont ni nouvelles ni rares. Toutefois, l’accélération du temps entre le moment où l’acte est commis sur le terrain et celui où ses conséquences politiques ou stratégiques surviennent est bien une caractéristique contemporaine et justifie l’appellation de « caporal stratégique ».
Cet article vise à montrer que ce « caporal stratégique » est avant tout un acteur national majeur. Trop souvent réduit à sa dimension médiatique, il doit être considéré comme un atout. Ses actes doivent être prévenus, guidés et assumés aux échelons militaires et politiques.
Il reste 94 % de l'article à lire