Éviter la formation de vide stratégique constitue un enjeu majeur dans la gestion des conflits actuels ou à venir. Cela nécessite de repenser en profondeur les logiques de prévention qui peuvent s’avérer extrêmement utiles notamment sur le plan maritime. Le développement des actes de piraterie ainsi que les ambitions maritimes affichées par les deux puissances émergentes, l’Inde et la Chine, en sont une parfaite illustration.
Abstentions stratégiques
Les péchés par omission sont sans doute les moins dangereux pour les responsables politiques, car presque personne, parmi les journalistes ou dans l’opinion publique, ne s’en apercevra avant longtemps. Chacun vivra sa vie jusqu’au moment où les problèmes surgiront. On reportera alors la faute de l’impéritie sur le « dirigeant » du moment.
En mer plus qu’ailleurs, les situations stratégiques n’évoluent en général que lentement. Cette situation pourrait être favorable à la prévention immédiate, mais, en fait, nous n’avons pas toujours les moyens de bloquer les processus à la source. C’est surtout vrai quand la prévention doit être concertée, quand les nations ne veulent pas agir indépendamment, et quand le problème concerne la collectivité internationale.
En effet, tant que le problème n’est pas diffusé par les médias (ce qui suppose des victimes et de l’émotion), il n’y a pas de prise de conscience réelle. C’est pourquoi, dans le monde occidental, certaines situations risquent de se dégrader de façon inexorable, sans que personne ne réalise le véritable danger.
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