Toute analyse de la situation stratégique et toute réflexion prospective se doivent d’intégrer les paramètres démographiques parce qu’ils font partie des fondamentaux de la puissance. Une analyse nous en est fournie par l’auteur qui bouscule bien des idées reçues. Une fracture démographique se dessine dans une Europe vieillissante.
Démographie de la France : vrais chiffres et idées fausses
Peuplée de 64 millions d’habitants, la France est une forme d’exception (1) à l’échelle de l’Union européenne. En effet, la croissance démographique française en 2008 provient pour les quatre cinquièmes de l’accroissement naturel, c’est-à-dire de la différence des naissances sur les décès. En France, l’accroissement migratoire, soit la différence entre les entrées et les sorties du territoire, ne pèse que pour un cinquième de la croissance totale. La situation est exactement inverse dans l’Union européenne, ou l’accroissement migratoire représente les quatre cinquièmes de l’accroissement total. Dans le reste de l’Union européenne, l’accroissement naturel ne représente donc qu’un cinquième de la croissance démographique.
La publication de plusieurs chiffres intéressants par l’Insee retient l’attention et conduit à se poser d’abord trois questions à propos de la démographie de la France. Les couples d’aujourd’hui font-ils plus d’enfants que ceux d’hier ? Quelle est la part des naissances issues de parents étrangers ? L’augmentation des naissances annule-t-elle le processus de vieillissement de la population ?
En effet, la France a vu 834 000 naissances en 2008 (2). Par rapport au chiffre constaté dix ans auparavant, l’effectif annuel des naissances en France est supérieur de 9 %. De 1993 à 2008, l’indice synthétique de fécondité est passé de 1,65 à 2 enfants par femme.
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