Porté par l’ambition de contribuer au renouveau de la pensée stratégique française, le rapprochement des institutions administratives de formation supérieure constitue un élément clé des préconisations du rapport de M. Alain Bauer, qu’a approuvé le président de la République. Parmi les objectifs donnés aux nouveaux instituts figurent l’efficacité des actions de formation, mais aussi la capacité à développer des éléments de réflexion collective avec l’obligation de doter les auditeurs de concepts communs en matière de sécurité, de défense et de stratégie. Cette ambition suppose de faire acte d’imagination et d’innovation pour substituer à l’actuelle organisation des hautes études de défense et d’armement, comme à celles de sécurité intérieure et d’intelligence économique, un dispositif encore plus performant et d’un coût acceptable grâce à une gestion maîtrisée des ressources.
Synergie entre l'IHEDN et l'INHESJ : un renouveau stratégique
Au 1er janvier 2010, l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et le Centre des hautes études de l’armement (CHEAr) vont fusionner pour créer un nouvel Institut qui reprendra le nom d’IHEDN et qui devra adapter ses missions au nouvel environnement stratégique et au besoin de réflexion prospective qui en découle.
Dans les années qui viennent, la plupart des crises ne sauront être réduites par des moyens uniquement militaires face à des adversaires qui vont des acteurs militaires classiques aux acteurs économiques, en passant par les groupes non gouvernementaux et les diverses formes de terrorisme ou de mafias. Une combinaison de diplomatie, de défense extérieure et intérieure, d’option politique avec un emploi crédible de la force, peut seule aujourd’hui avoir des chances d’aboutir.
Il va de soi que les armements, ou plus généralement des équipements et outils spécifiques, conditionnent la capacité et la crédibilité d’une défense, y compris intérieure. Sans une industrie française de défense et de sécurité, il n’y a plus d’autonomie de décision. Acheter des matériels ou des outils (cryptologie par exemple) essentiels en dehors de l’espace européen revient à perdre cette autonomie, et conserver une industrie nationale et/ou européenne d’armement et de sécurité est donc fondamental.
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