Du fait de l’extraordinaire accélération des mutations, de la complexification des enjeux et, surtout, de la survenance d’un « risque global », la mondialisation, bien que se situant dans le prolongement de l’aventure humaine, constitue une révolution historique sans précédents. Pour la première fois depuis que nos ancêtres se séparèrent pour coloniser les continents, nous sommes unis dans une communauté de destin. Ce qui exige que l’on dépasse nos différences et nos égoïsmes pour inventer une nouvelle gouvernance mondiale, seule solution à l’épée de Damoclès qui menace la planète.
La place des femmes dans les armées
The place of women in the armed forces
The introduction of women into the armed forces is the fruit of a long historical process which has had to deal with a society marked by deep-rooted prejudices about the feminine condition. It took until the second half of the twentieth century for attitudes to change and allow a wider place for women in this male bastion. In a well-documented article, Michel Klen analyses this sociological process and puts forward his thoughts on the problems associated with the arrival of women in almost all military posts.
Les questions militaires et l’intégration de citoyens dans des forces armées ont longtemps été considérées comme des domaines réservés à la seule population masculine. Mars, le dieu de la guerre, semblait interdire sa zone d’action aux descendantes de Vénus. Cette vision « sexuée » a durablement marqué nos sociétés qui estimaient que l’envoi d’une femme dans un théâtre d’opérations était incompatible avec la condition féminine. Pourtant, depuis les amazones de l’Antiquité, l’histoire est riche d’exemples de combattantes qui ont défié les préjugés solidement ancrés dans l’imaginaire collectif en prouvant sur les champs de bataille, sur terre comme dans les airs, ainsi que dans les réseaux de résistance et les tâches de soutien médical qu’elles étaient aussi capables de risquer leur vie au service d’une cause et de mettre en œuvre des qualités de bravoure et d’endurance à l’épreuve, voire de chef de guerre.
L’idée selon laquelle la moitié de l’humanité avait été conçue uniquement pour les choses inhérentes à la maternité et à l’entretien du foyer est aujourd’hui dépassée. L’exigence actuelle des femmes d’être considérées comme des actrices à part entière dans les débats contemporains touche tous les grands sujets, notamment l’institution de la Défense. Pour mieux saisir la problématique de ce fait de société, il est nécessaire de s’appuyer d’abord sur des données historiques.
Le vent de l’histoire
Une symbolique de la femme soldat existe depuis la nuit des temps. Les premiers faits connus concernent les amazones dont les péripéties martiales ont été rapportées par les grands auteurs de l’Antiquité (Homère, Hérodote et Eschyle). Au Moyen-Âge, à l’instar de Paris qui glorifie Geneviève pour l’avoir protégée de l’invasion des Huns en 451, de nombreuses cités se réfèrent à des guerrières qui ont combattu pour assurer la liberté des habitants. Hennebont dans le Morbihan perpétue encore avec ferveur le souvenir de Jeanne de Montfort qui réussit à sauver l’agglomération bretonne en rompant l’encerclement des troupes de Charles de Blois puis en revenant dans le site assiégé avec des renforts militaires conséquents. Beauvais célèbre tous les ans Jeanne Hachette sur la place qui porte son nom et où se tient son imposante statue. Le chef-lieu du département de l’Oise rappelle ainsi au public que cette guerrière participa activement à la défense de la ville assaillie en 1472 par les hordes de Charles Le Téméraire. Orléans témoigne toujours sa reconnaissance envers Jeanne d’Arc qui libéra en 1429 la ville occupée par les Anglais. Dans les convulsions de l’époque, le vent de l’histoire pousse alors les populations à louer les héroïnes locales et à en faire des références historiques.
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