Le consensus scientifique a été long à se faire sur le problème du réchauffement climatique, sur sa mesure, sur ses causes et sur ses conséquences prévisibles. Il est à peu près acquis aujourd’hui. L’article décrit l’histoire des négociations qui ont conduit à ce constat, puis l’échec, temporaire sans doute mais certain, de la dernière conférence (Copenhague). Il rappelle ensuite ce que l’on sait du réchauffement climatique, et évoque ses conséquences prévisibles reconnues : désertification de régions entières au centre de nos continents et dans la région méditerranéenne, diminution de la diversité biologique, hausse du niveau des mers, fonte des glaces polaires, et tensions croissantes dans l’économie de l’énergie.
Géopolitique et géostratégie du climat
The geopolitics and geostrategy of climate change
Scientific consensus on the problems of global warming has taken a long time to emerge: on its extent; on its causes; and on its predicted consequences. It is just about achieved today. The article sets out the history of the negotiations that have led to the current situation, and then the setback (doubtless temporary, but none the less certain for all that) of the Copenhagen conference. It reminds us of what we know about global warming, and evokes its likely consequences: the desertification of entire regions in the centre of our continents and in the Mediterranean region, reductions in biological diversity, rising sea levels, melting polar icecaps, and growing tensions in the energy economy
On peut dater exactement le jour où Edison fit briller la première lampe électrique, ou le jour où Louis Pasteur fit le premier essai d’un vaccin contre la rage. Il est des connaissances scientifiques pour lesquelles le nom de découverte est un peu moins nettement approprié, et pour lesquelles la confirmation de véracité vient beaucoup moins d’une expérience ou d’une manipulation observable, irréfutable et reproductible, que du consensus de la communauté scientifique sur des suggestions ou hypothèses de quelques collègues, difficilement vérifiables dans la pratique, et naturellement longtemps contestées.
Ce processus peut être long. Combien de siècles a-t-il fallu pour qu’il soit communément admis que la terre tourne autour du soleil et non l’inverse alors que déjà quelques Grecs avant Copernic et Galilée en avaient eu l’intuition ? Louis Pasteur aussi rencontra d’abord l’hostilité de la communauté savante de son époque. Mais il fallut peu d’années pour que l’on se rallie.
Le fait que la chaleur terrestre soit protégée par un système qui provoque une sorte d’effet de serre est évoqué comme une possibilité dans la première moitié du XXe siècle. Le fait que nous soyons dans une phase de réchauffement climatique également. Le fait que le gaz carbonique joue un rôle dans cette affaire est lui aussi présenté comme probable peu après la Seconde Guerre mondiale. Enfin le fait que le réchauffement climatique que nous vivons aujourd’hui semble dépasser les variations naturelles, atteindre une ampleur inhabituelle, et cela pour des raisons anthropiques, c’est-à-dire ayant l’activité humaine pour origine au moins en partie, constitue un ensemble d’hypothèses globalement formulées par quelques chercheurs dans les décennies 60 et 70. La controverse scientifique fit rage longtemps.
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