La France connaît la paix à ses frontières depuis plusieurs décennies pendant lesquelles l’environnement et le contexte d’emploi de ses armées ont évolué. Aujourd’hui, le métier de militaire tend à être banalisé et sa perception dans l’opinion publique brouillée : le risque en est in fine l’affaiblissement de la Nation. Ainsi, en dépit du contexte de « soldat de la paix », le politique et plus généralement le citoyen français doivent garder à l’esprit que le militaire exerce un métier à part dont la finalité est le combat. Cet état d’esprit peut et doit s’éduquer, sous la responsabilité des militaires eux-mêmes comme des pouvoirs publics. Pour y parvenir, plusieurs pistes mériteraient d’être explorées.
Militaire : un métier comme un autre ?
The armed forces: a profession like any other?
France has known peace on its frontiers for over 60 years, during which time both the environment and the context of the use of its armed forces has changed. These days the profession of arms tends to lack definition and its public image lacks clarity; the end result is the weakening of the nation. Despite the current (and fashionable) concept of a ‘soldier of peace’, the political class in particular and French citizens in general should remember that the military man has a quite singular job, whose end purpose is combat. This frame of mind can and must be generalised, and to achieve this is the responsibility of both the armed services themselves and their political masters. Several ways of approaching this objective are worth further study.
La France est engagée militairement dans plusieurs théâtres d’opérations dont l’Afghanistan. Des événements récents y ont rappelé qu’envoyer des militaires en opérations « de guerre » comporte des risques, qu’il faut assumer : la mort fait partie intégrante du combat militaire. Au lendemain de l’accrochage de troupes françaises, à Uzbin, faisant dix morts en août 2008, bon nombre de commentaires de toutes provenances ont révélé que cette réalité n’est en fait pas acceptée.
Le métier militaire est banalisé
Aujourd’hui, faire référence à la guerre et à ses combats met mal à l’aise tant ce mot heurte nos consciences de Français habitués à vivre au sein d’une Union européenne en paix. Or, l’essence de ces opérations renvoie directement à la spécificité même du métier de militaire. Notre difficulté à en saisir l’essence provient sans nul doute du fait que la perception que nous en avons est brouillée : la guerre a déserté nos horizons intellectuels. Ce constat, qui n’est pas nouveau, en soulève un autre, plus diffus mais aux conséquences profondes : le métier de militaire se banalise.
Le militaire est tout autant victime que responsable de cette banalisation
Quels sont les facteurs d’évolution qui conduisent à cette situation ?
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