Comme l'illustre les faits quotidiens, la menace d'attaque contre les systèmes d'information des États est devenue un des éléments essentiels à prendre en compte dans toute stratégie de défense et de sécurité nationale. Ainsi, dans la Quadrennial Defense Review 2010, les États-Unis affirment l'impérative nécessité de défendre les réseaux informatiques. L'informatique de combat reste encore une prescience qui doit être portée par une réflexion stratégique sans limiter son impact à une seule extension de capacités d'échange mais en considérant sa place dans une rupture stratégique.
World War Web 3.0 : l'informatique dans les conflits
World War Web 3.0 - information technology in conflicts
Frequent news items demonstrate that the threat of attack against state information systems has become one of the vital elements to be taken into account in any national defence and security strategy. America’s 2010 Quadrennial Defense Review underlines the cardinal necessity of defending computer networks. Information technology operations are still today only a premonition: they need to inspire a strategic thinking process which will not limit their impact to just extending the capability for riposte, but the consideration of their place in a situation of strategic rupture.
En août 1914, l’emploi des avions dans les combats relevait plus d’une gesticulation que d’une réalité opérationnelle en dépit d’expérimentations diverses conduites à l’époque. Les quelques aviateurs n’étaient pas pris au sérieux et le combat aérien n’entrait pas dans le champ de la réflexion stratégique. C’est ainsi que le directeur de l’aéronautique au ministère de la Guerre, estimait : « Les avions n’ont pas besoin d’arme, du moment qu’ils sont simplement destinés à remplacer les ballons captifs trop difficiles à faire mouvoir du sol à cause des lignes télégraphiques. »
On sait à quel point les faits ont contredit quelques mois plus tard cette perception, qui ne voyait dans l’avion qu’une extension de capacités et non une arme innovante. Après Verdun et la Somme, la conquête de la supériorité aérienne était devenue indispensable.
Aujourd’hui, la guerre dans le cyber-espace se trouve dans une situation comparable à celle de la guerre dans la troisième dimension à ses débuts : accessoire et chimérique. Comme pour l’avion en 1914, le rôle de l’informatique dans les conflits ne relèverait pour certains que d’un support de communication et non d’une capacité militaire ou d’une arme. Le discernement entre nouvelle donne stratégique et simple évolution technologique a été fait dans le cadre des travaux du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale en 2008. En effet, les cyber-attaques ont été reconnues comme une des plus importantes menaces pesant sur notre pays avec une probabilité d’occurrence et un impact potentiellement forts. Afin de faire face à ces nouveaux enjeux, la France devra se doter d’une nouvelle capacité défensive et offensive dans le cyber-espace.
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