L'empreinte militaire sur le sol métropolitain fait partie de l'histoire nationale et relève de la posture de défense de la France. Elle est en pleine évolution sous la pression des regroupements fonctionnels et de la rationalisation des implantations qui a donné naissance aux bases de défense. Ces restructurations profondes modifient le lien ancien qui existe entre armées et garnisons.
Implantations de défense sur le territoire national
Defence infrastructure in France
The military footprint on French soil is part of our history, and derives from France’s traditional defence posture. It is undergoing a period of evolutionary change under the twin pressures of functional regrouping and the rationalisation process which has given birth to the concept of ‘defence bases’. This profound restructuring process is modifying the ancient linkage which exists between armed forces and garrisons.
La vague de restructurations 2009-2014, aussi emblématique soit-elle, et aussi lourde soit-elle pour les territoires et les militaires eux-mêmes, est pourtant la troisième en vingt ans pour le ministère de la Défense. Après la chute du mur de Berlin et la mise en œuvre de la professionnalisation, c’est désormais une nouvelle organisation qui se conçoit et se met en place sous nos yeux avec à la fois une réforme majeure du stationnement. C’est une nouvelle conception de la présence territoriale des armées, autour de bases de défense, liée à une révision drastique des échelons intermédiaires, assis jusqu’alors – notamment pour l’Armée de terre – sur une représentation territoriale forte héritée de la fin du XIXe siècle.
Les liens entre le territoire, les armées, ainsi que les services du ministère de la Défense doivent donc être étudiés dans le cadre de la réforme issue du Livre blanc et de la révision générale des politiques publiques autour de deux grandes notions qui dessinent un rapport différent aux territoires : les bases de défense autour du concept de densification, et les restructurations proprement dites via la rationalisation des implantations. Car pour faire des « pleins », il faut faire des « vides » ailleurs.
Partant d’une réforme que l’on peut qualifier d’historique, du moins pour son ampleur, et de son accompagnement, il peut être esquissé – mais n’est-ce pas trop tard ou trop tôt – quelques pistes et remarques, d’un observateur engagé, sur les problématiques d’une institution toujours plus dédiée aux opérations extérieures face à un territoire national toujours plus composite, fait de territoires en mutations pour ne pas dire en crise(s). Cette réforme doit assurer sur le long terme l’attachement et la confiance nécessaires, sans pénaliser la vocation opérationnelle de l’institution militaire, qui n’est pas, loin s’en faut, une entreprise ou une administration comme les autres.
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