Le président russe Medvedev a présenté en juin 2008 une initiative de politique internationale visant à adopter un nouveau traité de sécurité paneuropéenne. Cette proposition, accueillie diversement, a mis en lumière une organisation peu visible dans le champ géopolitique euro-atlantique : l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Évaluer cette structure et sa capacité à jouer un rôle dans les problématiques sécuritaires régionales en double concurrence avec l'Otan d'un côté et l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) de l'autre est l'objet de cette réflexion.
L'Organisation du Traité de sécurité collective
The Collective Security Treaty Organisation
In June 2008 the Russian President Medvedev launched an international political initiative aimed at the adoption of a new pan-European security treaty. His widely welcomed proposal incidentally inspired interest in an organisation little known in the field of Euro-Atlantic geopolitics, the Collective Security Treaty Organisation (CSTO). This article takes a look at it and how it might play a role in regional security issues against a background of competition from NATO in the west and the Shanghai Cooperation Organisation (SCO) in the east.
Les années 90 ont vu la Russie perdre significativement de son influence en Asie centrale et dans le Caucase. À titre d’exemple, entre 1991 et 1998, le pourcentage de population russe dans cette région est passé de 20 à 12 % (1).
Après l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir à Moscou, la Russie a affirmé que la période d’affaiblissement qu’elle avait connue à la suite de la chute de l’URSS était terminée. Elle a donné un nouvel essor à sa politique étrangère en direction des pays de l’ex-Union soviétique, notamment sur son flanc Sud, assortie de la volonté affichée de donner un coup d’arrêt à l’expansion de l’Otan (2). L’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) a pu apparaître comme un moyen de cette politique.
Origines et débuts difficiles de l’OTSC
L’OTSC est une organisation qui se fixe pour but de contribuer à la défense et à la sécurité des États qui y adhèrent et de participer à la sécurité internationale et régionale selon un schéma général qui ambitionne de se comparer à l’Otan (3). Elle trouve ses racines dans le Traité de Tachkent dont elle est l’héritière.
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