Certains hommes politiques ou chercheurs libanais suggèrent de réorienter le modèle classique de l’armée libanaise vers une structure antiguérilla. Pour attirant qu’il paraisse, ce projet ne tient néanmoins pas compte de diverses réalités locales et même internationales.
Quelle réforme pour l'armée libanaise ?
What reforms for the Lebanese Army?
Some Lebanese politicians and analysts propose a reorientation of the classic concept of the Lebanese Army towards an anti-guerrilla structure. Attractive as this may appear, the project does not, however, take into account numerous local and even international realities.
Confrontée à l’importance acquise par le Hezbollah dans les domaines politique et militaire, notamment depuis la guerre de 2006, l’armée libanaise paraît avoir perdu dans son propre pays le monopole que lui accorde l’État dans l’usage de la violence légitime (monopole évidemment partagé avec les Forces de sécurité intérieure - FSI). Elle ne semble pas disposer des moyens suffisants pour préserver seule l’intégrité des frontières de l’État face à une agression extérieure. Profitant de la stabilité précaire de la région, elle tente aujourd’hui de recouvrer ses prérogatives. Opposant cette efficacité du mouvement chiite à la faiblesse supposée des forces régulières, certains, tels Nadim Hasbani, chercheur à l’Institut français de géopolitique et chercheur associé à l’université de Gand (Belgique), jugent dès lors « nécessaire de mettre en place une réforme non conventionnelle de l’armée libanaise » et proposent de la « remodeler dans une structure la préparant aux méthodes du combat asymétrique ». Dans le même ordre d’idée, des responsables politiques chrétiens souhaitent la voir s’inspirer des modes de combat du Hezbollah.
Pour séduisant qu’il paraisse, ce projet ne tient néanmoins pas compte de diverses réalités locales et même internationales. L’armée régulière libanaise ne pourra jamais se transformer totalement en force de guérilla, mais elle peut sans doute adapter davantage son organisation aux menaces actuelles.
Ainsi, est-il réellement envisageable de créer au Liban une armée pleinement insérée dans la population ? Dans quelle mesure une adaptation du modèle actuel est-elle possible ?
Il reste 81 % de l'article à lire
Plan de l'article