The strategic situation in Asia: stability and tensions.
The author gives a succinct overview of the strategic situation in Asia over the past four months, concluding that it has been generally stable, despite continuing struggles of various degrees of severity between different flavours of Islamic fundamentalism in South and South-East Asia, and some (surely temporary) increases in tension between China, Japan and the United States.
En ce quadrimestre écoulé, la situation stratégique en Asie est globalement stable malgré la poursuite de la lutte établie à des degrés variables contre les divers courants d’intégrisme musulman en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est, et malgré la montée, qui ne peut être que temporaire, des tensions entre la Chine, le Japon et les États-Unis.
En Asie du Sud, le combat contre les factions islamistes se poursuit tant en Afghanistan que dans la zone frontalière Nord-Ouest du Pakistan avec, en Afghanistan, quelques infléchissements dans la conduite de la guerre telle qu’elle était menée jusqu’à présent. En effet, si le général McChrystal se voit accorder un renfort de 30 000 hommes, ce n’est pas seulement pour accentuer son action militaire contre les taliban. C’est aussi pour préparer le terrain en vue d’un retour à la tranquillité du pays, voire la paix. L’objectif est de reprendre des places fortes aux taliban en y évitant leur retour une fois les troupes de l’Otan reparties après intervention. C’est l’expérience qui est menée à la suite de la bataille de Marja (1) où pouvoir civil et forces de sécurité, à l’efficacité parfois douteuse, sont réinstallés dans la province, rude épreuve pour ceux-ci qui doivent reconquérir la confiance d’une population jusque-là ballottée entre pouvoir taliban et pouvoir central, au gré de l’établissement local des rapports de force. L’objectif est aussi, afin de consolider une restitution durable du pouvoir à l’autorité afghane, la formation des troupes de l’Armée nationale afghane (ANA), et surtout de son commandement, ainsi que de la police.
Pour parvenir à restaurer le loyalisme envers le gouvernement, dont la conduite discutable ne favorise pas toujours l’émergence, la tâche à accomplir s’annonce difficile. Les taliban sont encore solidement implantés en plusieurs secteurs du pays où leur fief principal, Kandahar, constitue l’objectif de la prochaine opération de type Marja. Sur le plan politique, de timides démarches sont en cours pour, d’une part amener les taliban à se désolidariser d’Al-Qaïda qui trouve toujours refuge au Nord-Ouest du Pakistan, d’autre part les inciter à se rallier au pouvoir rétabli. Une première rencontre a lieu le 22 mars entre une délégation de la faction rebelle la plus offensive, le Hezb-i-Islami, et le président Karzaï qui, par ailleurs, propose que se tienne une jirga (2) pour la paix avant l’été.