L'article, bien qu'écrit le mois dernier, reste d'actualité. Il reprend dans son titre le nom donné autrefois à cette région par les Français qui parlaient des « échelles du Levant », alors que les Anglo-saxons nous ont pratiquement imposé les termes de Moyen ou de Proche-Orient. L'auteur, spécialiste bien connu des problèmes de l'Islam, étudie ici la politique menée par les États-Unis depuis l'entrée des troupes israéliennes au Liban. On sait que des incidents ont eu lieu récemment entre des Marines américains et des militaires israéliens.
Difficultés de la politique des États-Unis au Levant
Dès après l’irruption, le 6 juin 1982, des forces israéliennes au Liban, le président Ronald Reagan se joint aux autres chefs d’État et de gouvernement réunis à Versailles pour appeler « toutes les parties concernées au Proche-Orient… à un arrêt immédiat et simultané des violences ». Et, dans la soirée, le représentant des États-Unis au sein du Conseil de sécurité concourt au vote unanime de celui-ci en faveur d’une résolution présentée par l’Irlande et prescrivant, entre autres, « qu’Israël retire immédiatement et sans conditions toutes ses forces militaires jusqu’aux frontières internationalement reconnues du Liban ».
Ces gestes américains, qui resteront de nul effet, seront d’ailleurs sans lendemain. Dès le 8 juin, les États-Unis mettent leur veto à un projet de résolution soumis au Conseil de sécurité et envisageant des « mesures appropriées » à l’encontre d’Israël, si celui-ci n’acceptait pas, dans les six heures, un cessez-le-feu et un retrait inconditionnel de ses troupes du Liban. Ce texte, déclare Mme Jeane Kirkpatrick, représentant permanent des États-Unis, « n’est pas équilibré, n’est pas susceptible de ramener la paix dans la région ».
Pour un gouvernement fort à Beyrouth
Une objection analogue motive, le 26 juin, un nouveau veto américain, frappant cette fois un texte français visant à désengager forces israéliennes et forces palestiniennes, de manière à neutraliser et à préserver Beyrouth. Le représentant des États-Unis, M. Charles Lichenstein, déclare que ce projet « ne formule pas l’exigence essentielle pour la restauration de l’autorité du gouvernement libanais, à savoir l’élimination, de Beyrouth et d’ailleurs, de la présence des éléments armés palestiniens qui ne témoignent ni obéissance ni respect à l’autorité souveraine du gouvernement libanais ».
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