La Tunisie se trouve dans une situation géographique très particulière. Elle est un verrou de la Méditerranée mais elle est aussi le pont entre le Maghreb traditionnel dont elle fait partie, et la Libye qui en est le prolongement. L'auteur nous donne ici les récentes discussions qui ont eu lieu entre les dirigeants tunisiens et leurs homologues marocains, algériens et libyens. Mais ce Grand Maghreb arabe n'est-il qu'un rêve lointain ou une réalité de demain ?
Tunisie et Grand Maghreb arabe
La signature à Tunis, le 19 mars 1983, d’un « traité de fraternité et de concorde », passé avec l’Algérie mais ouvert à l’adhésion des États voisins, constitue une étape importante dans la persévérante campagne politique et diplomatique menée par la Tunisie, de longue date, en faveur du Grand Maghreb.
« Pour les hommes de ma génération, déclare M. Béji Caïd Essebsi, ministre tunisien des Affaires étrangères, le Grand Maghreb arabe, c’est un acte de foi… Est-il besoin de rappeler le bureau de libération du Maghreb arabe, fondé au Caire au lendemain de la deuxième guerre mondiale par les partis politiques des trois pays du Maghreb, et au sein duquel le président Bourguiba a joué un rôle déterminant ? Dès l’indépendance de la Tunisie, la première conférence maghrébine s’est tenue à Tanger en 1958 pour jeter les bases du Grand Maghreb » (1).
Le vingt-cinquième anniversaire de cette conférence est d’ailleurs célébré, à Tanger même, du 24 au 26 avril 1983, par les trois partis qui l’ont organisée : Destour tunisien, FLN algérien, Istiqlal marocain.
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