« Du caractère »
Comme le précédent, le chapitre « Du Caractère » prend sa source dans la réflexion de Charles de Gaulle pendant la Première Guerre mondiale et les quelques années qui suivirent. Dans les oflags d’où de 1916 à 1918, il tentera cinq fois de s’évader, il lit beaucoup. Il y prononce une conférence sur la « direction supérieure de la guerre » où il dit déjà : « inspirer confiance en soi-même développe le caractère et par suite l’esprit de décision ». Il n’est alors que capitaine…
Entre 1925 et 1927 il donne à l’École de guerre plusieurs conférences où, à trente-cinq ans, il traite de la préparation des chefs à la guerre et des qualités indispensables à un chef. Il y développe une véritable philosophie du commandement, basée sur la réflexion personnelle, l’énergie, le sens de la décision, le goût des responsabilités, bref sur le caractère, « sans lequel les autres qualités ne seraient rien ». Comme le disait Gaston Palewski : « Dès 1930, Charles de Gaulle se place à l’égal de nos plus grands moralistes, et les Français l’ignoraient ».
De Gaulle n’a qu’une quarantaine d’années quand il reprend ces idées dans le Fil de l’Épée Ce livre très dense, qui pourrait être l’achèvement de toute une vie d’expérience, est en fait un point de départ. Derrière ses lignes se profile déjà l’homme de l’appel du 18 juin 1940, le futur chef d’État. Quelle prémonition !
Il reste 86 % de l'article à lire