Étude basée sur l'ouvrage Le Droit de Voler du juriste américain John Cooper.
Aviation civile et puissance aérienne
Pour beaucoup, l’expression « Puissance aérienne » évoque irrésistiblement les vols d’escadre de bombardiers lourds, d’avions d’assaut, ou l’envahissante sonorité des groupes de chasseurs à réaction. L’homme de la rue est sans doute excusable lorsqu’il vient à confondre certains termes que la presse d’information n’utilise pas toujours à bon escient. Il n’empêche que définir la notion de puissance aérienne par celle de forces aériennes, c’est commettre une grave erreur dont l’histoire des trente dernières années a révélé les conséquences tragiques.
Pour n’avoir pas su reconnaître le caractère trop limité d’une telle définition et l’avoir appliquée, telle quelle, en dépit de ses lacunes, les négociateurs de la paix de Versailles en 1919 ont contribué à relever la puissance aérienne allemande alors qu’ils pensaient l’anéantir. Ils ont facilité la renaissance de l’aviation civile ex-ennemie, ils ont jeté les bases de ce qui est devenu par la suite la Lufthansa sur laquelle a pu se construire la Luftwaffe. On sait ce qu’il en advint. À l’époque troublée que nous vivons, gardons-nous de commettre les mêmes erreurs qu’autrefois. Il n’y a plus de grande nation sans une aviation forte. Les activités aéronautiques constituent, en ce milieu du siècle, un des éléments les plus importants des relations internationales qu’elles soient bonnes, tendues ou rompues.
À ce titre, le livre de M. John Cooper, ancien directeur de la Pan American World Airways, membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton, The Rigt to Fly, est un document d’un intérêt considérable. La traduction française vient de paraître sous le titre : Le Droit de Voler, Étude de la puissance aérienne (1). Dans les pages qui vont suivre, nous aurons l’occasion de développer les idées contenues dans cet ouvrage, pour tenter de préciser les rapports existant entre l’aviation civile et ce qui constitue la puissance aérienne d’une nation comme la France, soucieuse de sa défense nationale.
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