Défense de la discipline formelle
La discipline faisant la force principale des Armées…
La discipline militaire ne jouit pas, en France tout au moins, d’une bonne presse. Elle y est soit honnie, soit ridiculisée : l’adjudant Flick, le colonel Ronchonnot sont des classiques. Ceci, en tout temps. Vienne un conflit, on dénie à cette discipline toute utilité. La guerre développe l’esprit guerrier, mais tue l’esprit militaire. La discipline dite de caserne est la première atteinte des manifestations de l’esprit militaire. L’abolition en est souvent consentie par le commandement même, renonçant à ses règles élémentaires et traditionnelles. Nous en avons eu deux exemples sous les yeux : après 1918, après 1940. Les règlements en portent la trace : l’ordre serré sera réduit, au minimum indispensable à la présentation correcte de la troupe, disait le règlement de 1920. Il n’est pas utile d’étudier ici les causes de cet état d’esprit, elles sont trop connues. Mais, peu à peu, lorsque le conflit s’éloigne, on revient aux règles traditionnelles. Pourquoi ? Ces alternatives incitent à rechercher le bien-fondé de la discipline « de caserne ». Où est la vérité ? Peut-être a-t-on un peu perdu de vue le but poursuivi et les procédés obligatoires pour y parvenir.
L’Armée est un instrument de force. Sa puissance est faite d’effectifs plus ou moins nombreux, de matériels plus ou moins abondants, plus ou moins efficaces. Mais elle n’existe que si effectifs et matériels agissent avec cohésion, dans le sens voulu par le chef. Cela n’est-il pas valable pour toutes les institutions ? Pourquoi donc alors exiger dans l’armée et y créer une discipline si différente de celle considérée comme suffisante dans les autres domaines ?
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