L'auteur s'intéresse à l'aspect maritime de la Seconde Guerre mondiale. Dans un premier temps, il étudie la stratégie navale allemande et ses limites. Puis, dans un second temps, il se penche sur 4 principes qui ont guidé la stratégie française. 1° Les puissances qui dominent la mer finissent toujours par obtenir la victoire ; 2° Si efficace que puisse paraître la guerre de course, elle ne conduira jamais à la victoire ; 3° La maîtrise de la mer s’obtient par la destruction des forces de surface de l’ennemi. La force véritable des flottes réside, en dernier ressort, dans la puissance de leurs cuirassés… ; 4° Contre des zones côtières puissamment organisées et défendues les flottes sont impuissantes.
Considérations sur la guerre navale de 1939-1945
Quand la guerre éclata en septembre 1939, la marine allemande n’était pas prête et sa force était faible : conséquence naturelle de la ligne politique et stratégique adoptée par Hitler (1).
Le Führer espérait conquérir l’espace vital allemand sans guerre avec les puissances occidentales. Il spéculait sur deux données : d’abord les nations de l’Ouest craignaient la guerre par-dessus tout ; ensuite la question du bolchevisme avait divisé l’opinion publique, surtout en France. Il estimait la France et la Grande-Bretagne incapables d’agir avec décision et espérait les gagner de vitesse dans la course aux armements par un emploi total de la main-d’œuvre et en faisant rendre le maximum aux fabrications. La supériorité des armements lui permettrait des conquêtes par intimidation. Chaque conquête lui apportant un surcroît de puissance, il comptait conserver son avance et décourager la France et la Grande-Bretagne. La domination de l’Europe centrale n’était pour lui qu’une étape, le but principal étant le contrôle de la Russie méridionale avec ses immenses ressources minières et agricoles. Les premiers succès : réoccupation de la Rhénanie, Anschluss, conquête de la Tchécoslovaquie justifièrent cette politique. Hitler crut encore que les puissances occidentales n’interviendraient pas pour la Pologne, grâce au pacte germano-russe.
Dans cette course frénétique aux armements, il avait fallu, sacrifier la Kriegsmarine. Il faut du temps pour construire une grande flotte ; de plus, dans la répartition des matières premières, la marine passait après l’aviation et l’armée. Malgré la faiblesse de l’Allemagne sur mer, l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne n’affecta pas Hitler outre mesure. Il escomptait que ses victoires sur terre lui permettraient une paix de compromis avantageuse.
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