L'auteur aborde un sujet peu connu et relativement compliqué : un peu d'histoire et une bonne carte permettent d'y voir un peu plus clair.
L'Antarctique, dernière terre à prendre
On croyait communément au XVIIIe siècle à l’existence d’un continent austral fabuleusement riche et peuplé de plusieurs millions d’habitants. Les premières explorations détruisirent vite ce mythe d’un nouvel Eldorado. Le Français Kerguelen baptisa la terre qu’il venait de découvrir « Terre de la Désolation » (aujourd’hui les îles Kerguelen). Son concurrent anglais James Cook ramena de son voyage dans l’océan austral la conclusion que le monde ne tirerait aucun bénéfice du continent nouvellement découvert.
Les deux siècles qui se sont écoulés depuis ces premiers contacts ont plutôt confirmé le jugement de Kerguelen et de Cook. L’Antarctique est bien une terre de désolation : cette gigantesque masse continentale de 14 millions de kilomètres carrés (trois fois plus vaste que l’Europe) est recouverte, sauf dans quelques vallées, d’une calotte de glace dont l’épaisseur moyenne est de 2 000 mètres et dont le poids est tel qu’une partie de la base continentale s’est effondrée au-dessous du niveau de la mer (de sorte que la partie occidentale du continent serait plutôt un archipel). Le froid y est extrême avec des températures moyennes entre – 20 ° et – 40 °C (on a relevé des records de – 90 °C). Ce désert glacé est sec et balayé par des vents très violents. Il est donc inhabitable et n’a jamais donné lieu à une colonisation de peuplement.
Depuis sa découverte, le continent antarctique n’a suscité qu’un intérêt marginal. Il a d’abord attiré les explorateurs, puis les scientifiques, mais à la différence de l’Arctique, il n’a jamais été considéré comme un enjeu vital par les grandes puissances.
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