Pays le plus septentrional du monde après l’Islande, dont la situation géostratégique est tout à fait particulière, la Finlande est peu connue, pour ne pas dire méconnue. L'auteur s’est livré à une étude approfondie de ce pays qui reste « occidental » malgré son isolement face à l’énorme voisin soviétique. Il nous montre combien est étroite la marge de manœuvre dont disposent les Finlandais, peuple remarquable, pour garder un statu quo assez satisfaisant dans l’ensemble.
Lettre de Finlande
« Nous devons faire en sorte de n’avoir jamais à dire non aux Soviétiques et d’amener les Soviétiques à dire toujours oui à la Finlande » (1).
« Oui, j’ai dit l’année dernière en Norvège que nous avons renforcé notre capacité de défense en Laponie pour calmer nos Voisins. Si ces Voisins savent que nous avons là une présence militaire que nous pourrons renforcer rapidement le cas échéant, qu’il n’y a pas de vide militaire, cela pourrait les modérer, les calmer. Car, si nous sommes forts, ils pourraient ne pas renforcer leurs troupes et leurs installations, d’où davantage de stabilité dans la région » (2).
Ces deux déclarations, émanant respectivement de M. Kekkonen et de M. Koivisto qui se sont succédé à la présidence de la République, illustrent la subtilité et l’originalité du jeu finlandais, fondé essentiellement sur la notion de l’équilibre : équilibre d’une politique de neutralité d’un pays, isolé face à l’énorme puissance soviétique, avec laquelle il est condamné à s’entendre sous peine de perdre son indépendance, mais profondément attaché aux valeurs occidentales, au développement de ses échanges, notamment avec l’Europe. Mais le maintien de cet équilibre n’est possible que grâce à la solidarité ou mieux au consensus d’une population courageuse, fière d’avoir réussi à résister, seule, dans une nature hostile et dans des conditions météorologiques souvent éprouvantes, aux multiples tentatives d’invasion de son territoire.
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