Politique et diplomatie - L'Afrique du Sud, Algérie de l'Occident ?
Faisons un rêve ! Imaginons une évolution exemplaire de l’Afrique du Sud… À la suite des émeutes de l’été 1985, la population blanche ressent comme un choc : l’apartheid ne peut plus durer ! Les pressions, les démarches se multiplient auprès du gouvernement. Ce dernier reconnaît les erreurs du passé et fixe les grands axes d’un démantèlement rapide du « développement séparé ».
Le principal opposant, le chef de l’ANC, Nelson Mandela, ainsi que tous les prisonniers politiques, sont libérés. Dès sa sortie de prison, celui-ci, soulignant l’apport indispensable des Afrikaners à l’économie et à l’équilibre du pays, insiste pour une solution raisonnable, garantissant les droits de tous : l’Afrique du Sud doit devenir un modèle, un laboratoire pour toute société multiraciale. Des négociations, sous la présidence du Prix Nobel de la paix, Monseigneur Desmond Tutu, s’ouvrent très vite entre le gouvernement, les représentants de la communauté noire et ceux des minorités. En quelques mois, est mis sur pied un système fédéral, organisant une répartition équitable des richesses, créant une division territoriale permettant aux Blancs et Noirs d’apprendre à travailler, à gérer ensemble. Parallèlement, dans la population, un déblocage se produit : les contacts entre races se nouent, les mariages mixtes se répandent…
Bien sûr, ce rêve, tels ces mondes parfaits, utopiques qu’aimaient décrire les philosophes des Lumières, est trop beau pour être vrai. Chacune de ses étapes réclamerait un renversement des lois de l’histoire. Ce que suggère simplement ce conte, c’est qu’il ne suffit pas de belles paroles pour changer une société. Beaucoup de Blancs, en Afrique du Sud, sont conscients du caractère injuste, anachronique de l’apartheid, et souhaiteraient disposer de la solution-miracle.
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article