On parle rarement de la Scandinavie, sauf lorsque certaines incertitudes sous-marines ou quelque erreur apparente d’une trajectoire de missile fournissent matière à l’éveil de l’attention de l’opinion publique. Et cependant l’histoire et la géographie fournissent à l’envi des sujets de réflexion ou d’étude autour de la Scandinavie. La langue finlandaise, à elle seule, est un signe évident de l’ancienneté des problèmes humains dans la région. L’image du drakkar est dans l’esprit de tous. Mais le monde contemporain a modifié l’importance des données géographiques locales. Les communications aériennes actuelles ignorent les difficultés de l’ancien voyage sur terre ou sur mer, près des côtes ou hors des glaces. Les ressources de la surface terrestre ou du sous-sol se sont enrichies des ressources sous-marines. L’air, la terre, la mer contribuent, tous trois, de façon nouvelle à l’importance stratégique moderne d’une région où les difficultés d’origine politique, aujourd’hui comme hier, n’ont jamais épargné les hommes.

Le Comité d’études de défense nationale a souhaité contribuer à une connaissance plus réelle de la Scandinavie. En avril dernier déjà, un article du colonel Carmona avait, sous le titre « lettre de Finlande », mérité l’attention amicale du colonel Kaarnola, ancien stagiaire de l’École supérieure de guerre française, attaché des forces armées à Paris pendant quatre ans et actuellement secrétaire exécutif du conseil de la Défense de Finlande. Aujourd’hui, l’espace géostratégique comme le théâtre d’opérations vont nous être présentés par deux amis du comité que passionnent les problèmes en cause, l’amiral Sevaistre, ancien rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale, est connu de tous ; le colonel Carmona, instructeur à l’École supérieure de guerre de l’Armée de terre. Nous aurons ensuite la chance de recevoir le témoignage particulier, rapide mais direct, de quatre officiers représentant les pays concernés et qui sont actuellement en stage au cours supérieur interarmées : pour le Danemark, le capitaine Bartels ; pour la Finlande, le commandant Wahlroos ; pour la Norvège, le commandant Hellstrôm, et pour la Suède, le lieutenant-colonel aviateur Tillquist.