Les 29 et 30 janvier 1987, s'est tenu à l’École polytechnique un colloque sur le sujet : « Enjeux et défis des armements terrestres », organisé conjointement par l'Amicale des ingénieurs de l'armement-Terre et la Direction des armements terrestres (DAT), avec le concours de l'État-major de l'Armée de terre (EMAT).
À travers les colloques - Enjeux et défis des armements terrestres
Les 29 et 30 janvier 1987, s’est tenu à l’École polytechnique un colloque sur le sujet : « Enjeux et défis des armements terrestres », organisé conjointement par l’amicale des ingénieurs de l’armement-terre et la direction des armements terrestres (DAT), avec le concours de l’état-major de l’armée de terre.
Cette manifestation a réuni un nombre important de participants (plus de 1 500). Elle s’est ouverte par un tableau de la situation politique et militaire présenté par M. l’ambassadeur de France Jean-Marie Soutou, le général Jacques Laurent, ancien attaché des forces armées à Moscou et le général Michel Forget, ancien commandant de la force aérienne tactique. Cet aperçu a fait ressortir que le monde reste bipolaire et que les Soviétiques se sont en pratique dotés des moyens de mener un très large éventail de stratégies, y compris une guerre purement conventionnelle. Le piège soviétique, a dit le général Forget, est de nous faire renoncer à la seule arme qu’ils redoutent : l’arme nucléaire. Est ensuite venue l’étude des problèmes posés à l’armement terrestre par les technologies dites « émergentes » dans les domaines de l’électronique-informatique, de l’optique-optronique, des matériaux, de l’énergie-propulsion, avec l’intervention de l’ingénieur général de Saint-Germain, directeur adjoint de la DRET, de MM. Pierre Betin, de la SEP, François Chabannes de la CILAS, Claude Fauquignon de l’Institut franco-allemand de Saint-Louis, ainsi que de l’ingénieur en chef de l’armement Claude Guiguet de la DEI/SEI.
La bataille future, celle de l’an 2010, a été présentée par le général de Llamby, commandant la 1re armée, assisté du général Clarke de Dromantin, l’ingénieur en chef Leloup, directeur du Groupes, M. Thierry de Montbrial, directeur général de l’Institut français des relations internationales. Les points les plus frappants sont la remise en cause des chaînes hiérarchiques traditionnelles avec un élargissement des capacités de décision vers le haut mais aussi vers le bas, les doutes sur la notion de champ de bataille, l’importance du combat en mode dégradé, la possibilité de frappes désarmantes non nucléaires. Un flou dans nos doctrines peut être positif s’il complique les calculs de l’adversaire, mais négatif s’il n’est que le fruit de nos propres hésitations. M. George Keyworth, conseiller technique à la Maison-Blanche, a traité de l’érosion des « multiplicateurs de force » que sont les véhicules à grande survavibilité (sous-marins, véhicules « furtifs ») et les armes dites « intelligentes » dont le coût doit être moins élevé pour les Américains que les contre-mesures soviétiques correspondantes. Il a également insisté sur l’importance en Europe de la défense contre les missiles balistiques tactiques (ATBM).
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