L’intérêt manifesté par l’Éducation nationale pour les questions de défense et de sécurité est toujours plus grand, et de nombreux articles de notre revue en témoignent. Aussi est-ce avec une vive satisfaction que nous annonçons à nos lecteurs la création, à l’université de Nice, d’un DESS : « Police, sécurité et droits fondamentaux de la personne ».
Université et Défense
Depuis de nombreuses années, plusieurs équipes universitaires se sont attachées à l’étude des institutions en charge de la sécurité de notre pays. Cette démarche s’est manifestée plus particulièrement après que d’autres universitaires aient porté leur attention sur les problèmes de défense, donnant lieu ainsi à la création de diplômes de troisième cycle consacrés à celle-ci.
C’est pourquoi, soucieux de préoccupations qui sont apparues au sein des équipes de recherche, les ministres chargés respectivement de la Sécurité, M. Robert Pandraud, et de l’Enseignement supérieur, M. Jacques Valade, ont décidé de répondre favorablement à la demande émise par l’université de Nice (UER de droit) qui a sollicité une habilitation en vue de la création d’un DESS : « Police, sécurité et droits fondamentaux de la personne ».
Ce diplôme de troisième cycle, dont le responsable sera M. Bernard Asso, directeur du centre d’études sur la police et la sécurité à la faculté de droit de Nice, a pour ambition de former des étudiants en vue de l’accès aux emplois relatifs à la sécurité, la protection civile, la prévention publique, à la préparation de concours de recrutement des personnels de la police nationale, aux carrières de la fonction publique d’État (Police nationale, justice, protection civile), de la fonction publique territoriale (services départementaux de la sécurité, secrétaires généraux de mairies, polices municipales), ainsi qu’aux carrières du secteur privé orienté vers les problèmes de sécurité.
Ce DESS apportera, de surcroît, un complément de formation aux fonctionnaires en place (policiers, magistrats, gendarmes, responsables de problèmes de sécurité au sein des collectivités locales) ainsi qu’aux cadres d’entreprises privées soucieuses de ces questions.
À ce titre seront enseignés : la protection des libertés publiques ; la police administrative ; le droit pénal ; le droit international ; l’organisation des forces de police (civile et militaire) en Europe et en France ; l’économie de la sécurité ; le droit communautaire ; le droit nucléaire. Plusieurs séminaires seront en outre consacrés à l’étude de la lutte contre les stupéfiants, la protection civile, les statuts des sociétés de surveillance, la sécurité industrielle et les polices municipales.
Plus de dix ans après l’ouverture des facultés de droit aux questions de défense, les problèmes de sécurité intérieure vont donc enfin bénéficier d’un enseignement de haut niveau. C’est pourquoi les conditions d’accès seront celles qui, classiquement, permettent d’être inscrit en DESS (maîtrise ou diplôme de grande école), mais visent également tout candidat justifiant d’une activité professionnelle de 10 ans dans les secteurs public ou privé de la sécurité, et dont la formation sera jugée suffisante après avis d’une commission ad hoc.
Les enseignements commenceront le 20 octobre 1987. Les inscriptions seront ouvertes auprès de la faculté de droit de Nice jusqu’au 1er octobre 1987.
Gageons que ce rapprochement entre étudiants, policiers, gendarmes, industriels et universitaires ne manquera pas d’apparaître original ; il n’en était pas moins impérieux. Souhaitons-lui le succès et la notoriété auxquels ont accédé en France désormais les enseignements de défense.