À propos de l'ouvrage de David Rousset, Sur la guerre (Ramsay, 1987, 483 pages) alors que l'auteur vient de publier La guerre est morte… mais on ne le sait pas encore aux Éditions Grasset (1987, 287 pages). Deux thèses sur le même sujet mais avec suffisamment de points d’accord pour que la discussion soit sereine et assez de divergences pour justifier un vif débat.
À travers les livres - Voix nouvelle dans un vieux débat
Lorsque deux livres ayant le même objet paraissent simultanément, il n’est guère convenable que l’un des auteurs critique l’ouvrage de l’autre (1)(2). Ce n’est donc pas sans scrupules que je me résous à cette inconvenance, ni sans raisons. Notre revue ne saurait passer sous silence le volumineux ouvrage de David Rousset. Il y a entre sa thèse et la mienne suffisamment de points d’accord pour que la discussion soit sereine, assez de divergences pour justifier un vif débat. La voix de David Rousset, enfin, est forte : on entendra ses éventuelles réponses.
« Sur la guerre » : préposition pour préposition, le titre est clair, nous sommes au « top niveau », là où l’arme nucléaire nous contraint à nous tenir ; où, à cheval sur la bombe, les querelles des hommes nous paraissent dérisoires et la guerre, inévitablement nucléaire, moyen exorbitant. Mais l’arme nucléaire, à la mesure exacte de la planète, n’est que le produit de notre temps. La technique moderne permet la gestion du monde, à laquelle la menace nucléaire nous oblige.
Ainsi le livre de David Rousset se déploie-t-il sur deux registres, l’un militaire l’autre « social », l’un renvoyant à l’autre. Le registre nucléaire est plus cohérent que le registre social. Il est plus familier à nos lecteurs et moins sujet aux partis pris politiciens. Commençons donc par là.
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