Au moment de notre débat sur la « France dans le Pacifique », l'auteur, directeur des études du CHEAM, nous dresse un tableau de cette zone qui attire de plus en plus les regards et… les convoitises. Il apparaît bien que la France a des atouts dans le Pacifique, mais elle doit s’en servir avec plus d’efficacité.
Le Pacifique vu de Hawaï
Les Français sont accoutumés d’observer les problèmes du Pacifique de Papeete ou de Nouméa quand ce n’est pas de Paris, ce qui ne peut manquer de produire des distorsions de la perspective globale de ce qu’il est convenu d’appeler désormais le bassin du Pacifique. Il est donc intéressant d’adopter un nouveau point de vue, en se plaçant là où la plupart des riverains et des spécialistes de cette région se réunissent le plus couramment parce que le plus commodément, c’est-à-dire au lieu qui peut être considéré comme le centre géographique et même économique et stratégique du Pacifique : Honolulu.
On se rend compte alors combien la civilisation américaine, présente en ces lieux, rayonne sur l’ensemble du Pacifique ; on se rend compte aussi combien, sous des formes plus discrètes, les Japonais y sont omniprésents ; on se rend compte enfin combien les riverains, à quelque système qu’ils appartiennent, y sont actifs. À l’issue de ce triple constat, il faut se demander quel rôle peut jouer la France dans une région dont elle n’occupe que certaines marges méridionales.
La civilisation américaine
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