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  • Revue n° 496 Mars 1989
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Le constat

Jacques Dupâquier, « Le constat  » Revue n° 496 Mars 1989 - p. 11-13

Si la France a jadis été la première puissance militaire de l’Europe, c’est qu’en un temps où la victoire appartenait aux gros bataillons elle était, de loin, le pays le plus peuplé. Dans les limites des frontières actuelles, on dénombrait en 1700 environ 22 millions d’habitants, ce qui représentait alors 18 % de la population du continent, y compris la Russie jusqu’à l’Oural et l’Empire ottoman à l’ouest des Dardanelles. Louis XIV lui-même régnait sur 20 millions de sujets. Pierre le Grand en disposait de 14 millions seulement, le roi d’Espagne de 8 millions, l’empereur d’Autriche de 11 millions et le roi d’Angleterre de 7 millions. Louis XIV était donc en mesure d’entretenir une armée capable de tenir tête à la coalition des principales puissances européennes, d’autant que leur organisation politique et sociale ne leur permettait pas de mobiliser la totalité de leurs ressources comme le faisait la France.

Vers 1800, toujours dans les limites des frontières actuelles, en dépit des pertes directes et indirectes causées par la Révolution, on dénombrait 29 millions de Français, ce qui correspondait à 16 % de la population de la grande Europe. Par ailleurs, Napoléon Bonaparte avait déjà étendu sa domination bien au-delà des frontières actuelles sur environ 40 millions d’Européens, alors que le tsar Paul Ier n’avait que 30 millions de sujets, l’empereur d’Autriche 24 millions, le roi de Grande-Bretagne et d’Irlande 16 millions, le roi d’Espagne 11,5 millions. En dépit de la perte de deux points en pourcentage, la France conserve un avantage indéniable et c’est grâce à la force du nombre que peuvent être remportées les principales victoires de la période révolutionnaire, en jetant en masse les jeunes recrues contre les lignes adverses, au prix de pertes considérables.

En 1900, le tableau a profondément changé. La France, avec 41 millions d’habitants (ce qui fait 39 millions sans l’Alsace et la Lorraine), ne représentait plus que 10,5 % de l’ensemble européen. Elle avait été dépassée successivement par quatre autres nations : la Russie puisque le tsar Nicolas II contrôlait 133 millions de sujets dont 100 millions en Europe ; l’Allemagne qui avait à l’époque 57 millions d’habitants ; l’empereur François-Joseph avait 46 millions de sujets et le Royaume-Uni 42 millions. Cc changement des rapports de forces en Europe a eu des conséquences incalculables à la fois sur l’économie et sur la politique. Il avait déjà contribué à faire perdre à la France la guerre de 1870, il l’a obligée par la suite à rechercher à tout prix des alliés face à l’Allemagne, même les plus encombrants, même les plus dangereux, ce qui l’a entraînée en 1914 dans une guerre qu’elle n’avait vraiment pas voulue et dont elle est sortie exsangue.

En 1950, la France n’avait toujours que 42 millions d’habitants, ce qui ne représentait plus que 8,1 % de la population du continent. Elle venait désormais bien loin derrière l’URSS qui avait alors 180 millions, dont 120 en Russie d’Europe, beaucoup moins loin derrière ses voisins qui avaient, eux aussi, commencé à réduire leur natalité depuis le début du siècle. En 1950, la Grande-Bretagne et l’Irlande comptaient 51 millions d’habitants, la République fédérale d’Allemagne, 52, l’Italie 47. Entre-temps, l’Autriche-Hongrie avait éclaté, l’Allemagne avait d’abord été réduite puis coupée en deux, et les rapports de forces se présentaient dès 1950 d’une manière radicalement nouvelle, avec une superpuissance à l’Est et quatre moyennes puissances à l’Ouest.

Cela a contribué à créer les conditions d’un nouvel équilibre européen et à redéfinir les objectifs et les moyens d’une défense nationale efficace. L’évolution démographique, enregistrée en Europe depuis 1950, n’a pas modifié radicalement le tableau. Cette période a été marquée jusqu’en 1964 par un redressement spectaculaire de la natalité, suivi d’une chute tout aussi remarquable. Celle-ci est telle que dans aucun pays d’Europe occidentale, à l’exception de l’Irlande, le remplacement des générations n’est plus assuré. En France et en Angleterre, 7 femmes seront remplacées à la génération suivante par 6 filles, en Allemagne et en Italie par 4 filles seulement.

En raison de la persistance d’un flux d’immigration qui est souvent ignoré par les statistiques officielles, et surtout de l’extraordinaire inertie des phénomènes démographiques, la dépopulation de l’Europe occidentale n’est encore qu’une menace lointaine. Sauf accident imprévisible, la population des pays de la CEE ne devrait commencer à diminuer, et encore assez lentement, qu’au début du XXIe siècle, exception faite, peut-être, des cas de l’Allemagne de l’Ouest et de l’Italie où la dénatalité a pris une allure catastrophique. Les populations de la France et du Royaume-Uni devraient culminer autour de 60 millions d’habitants dans une vingtaine d’années avant de connaître, à leur tour, un inexorable déclin.

Pourtant, bien avant ces échéances à long terme, l’évolution démographique des vingt dernières années devrait préoccuper les responsables de la défense nationale en raison d’une implication très actuelle de la dénatalité : le vieillissement de la population. D’après les calculs d’Alfred Sauvy, l’effectif des classes d’âge du groupe 20/29 ans, qui était de 8 757 000 en 1976 devrait se réduire en l’an 2000 à 7 528 000 puis à 6 683 000 en 2026. Corrélativement, le nombre des plus de 60 ans devrait passer dans le même temps de 7 400 000 à 13 millions. Or, ce vieillissement n’a pas seulement un aspect arithmétique ; il a, sur les plans économique, social, politique, psychologique et sur l’avenir de la défense nationale elle-même, de multiples conséquences. Les exposés de Jean-Claude Chesnais et du général Chavanat vont permettre de les examiner en détail. ♦

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