Devant des auditoires civils et militaires, l'auteur a prononcé plusieurs conférences sur l'honneur de commander et la pratique du commandement. Les pages que nous publions, extraites de ces causeries, constituent le témoignage essentiel de cet officier général après une carrière particulièrement riche en activités sous des cieux divers.
Témoignage - L'honneur de commander
Avec le temps qui passe et qui change sous l’effet d’un progrès qui s’accélère, avec des situations qui évoluent, avec des moyens qui se transforment en s’avérant chaque jour plus efficaces, avec des générations qui se renouvellent, qu’en sera-t-il, ce soir ou demain, de l’exercice de toute autorité ? Qu’en sera-t-il du commandement, des lois qui le fondent, des règles qui le fortifient, comme des méthodes ou des pratiques qui l’exaltent ? Problème délicat, difficile à résoudre pour tous ceux qui, un jour ou l’autre, devront imaginer les responsabilités de leurs successeurs afin de remplir les fonctions qu’entraîne toute hiérarchie dans l’exécution des missions du temps de guerre, comme du temps de paix d’ailleurs.
Mais pour déterminer les lois de l’avenir, ne convient-il pas, dans un premier temps, d’analyser les règles du présent, d’approfondir les expériences du passé qui, souvent, préfigurent l’époque où nous vivons, autrement dit, tirer les leçons de nos rencontres, de nos contacts avec les chefs qui nous ont marqués et que, parfois, nous avons essayé d’imiter dans l’exercice de nos commandements ?
L’expérience vécue souligne la variété des méthodes employées. L’âge des acteurs, les fonctions exercées, les missions confiées ou la finalité recherchée, autant de facteurs qui posent maints problèmes à ceux qui commandent ou qui dirigent : aux chefs, aux directeurs, aux responsables du résultat. Pour simplifier, nous retiendrons trois phases, trois séquences : l’échelon de contact qui correspond aux grades de la jeunesse ; l’échelon de combat, ou la grande unité, dans lequel apparaissent, se profilent, se forment et s’exercent les composantes de la victoire ; enfin, le haut commandement, auquel accède un petit nombre, mais où beaucoup partagent, il est bon de le souligner, de hautes responsabilités dans les allées du pouvoir, dans les grands états-majors… et dans maints organismes divers.
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