Depuis l'article de l'ambassadeur Luc Baldit en juin 1987, nous avions été muets sur le Yémen, cette entité partagée en deux États par l'histoire. L'auteur profite de la création d'un nouveau regroupement, le Conseil de coopération arabe, pour nous montrer l'évolution des relations interarabes dans la région et l'amorce d'un rapprochement interyéménite.
Yémen d'aujourd'hui : vers l'ouverture
Lorsque au printemps de 1930 Robert Montagne, officier de marine devenu islamologue et spécialiste du monde arabe (1), visita le Yémen, première étape d’une vaste enquête sur les bases sociales et les développements politiques de l’Orient arabe, il eut le sentiment qu’il fallait informer le public français sur ce pays, alors très ignoré en Europe. Il confia donc ses impressions de voyageur à un magazine, très lu à l’époque, L’Illustration (2), dans lequel il évoque, avec d’ailleurs beaucoup de chaleur humaine, une société confinée dans ses structures ancestrales, et fermement attachée à des valeurs traditionnelles strictement interprétées.
Depuis lors le Yémen a grandement évolué. Mais il y a relativement peu de temps que cette évolution s’est vraiment accélérée.
Le Yémen du Sud s’est soustrait (1967) à la domination britannique et son gouvernement se réfère au marxisme. Les institutions du Yémen du Nord, imâmat mué en république (1962), prennent peu à peu un caractère plus moderne. Et les deux États ont établi (1981) une charte commune, expression d’une profonde et tenace tendance vers leur unification (3).
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