Les progrès qui ont été accomplis dans les armes traditionnelles au cours de la Deuxième Guerre mondiale sont sans doute importants, mais ils ne représentent pas des percées technologiques véritablement majeures. Ils ont constitué davantage des « surprises techniques » que des révolutions dans la conduite de la guerre. C’est seulement à la fin du conflit qu’ont fait leur apparition des découvertes d’une ampleur véritablement bouleversante : l’avion à réaction, l’engin télécommandé, l’hélicoptère, la bombe atomique. Ces nouvelles armes ont par la suite pris une place envahissante dans la panoplie des matériels de guerre.

Les missiles sont sans doute l’illustration la plus spectaculaire de cette transformation. Au niveau stratégique, ils constituent l’armement des forces nucléaires, et au niveau tactique, ils figurent dans tous les grands systèmes d’armes qui entrent dans la manœuvre des forces terrestres, aériennes et navales.

Notre article est consacré aux missiles tactiques conventionnels, dont les grandes familles (sol-sol, sol-air, air-air, antinavires) se sont diversifiées. Son objet est d’une part, de souligner l’impact qu’ils ont sur la conduite des opérations militaires dont les conflits récents fournissent maints exemples, et, d’autre part, de préciser la place que tiennent dans notre industrie de défense les principales sociétés qui jouent un rôle de maîtrise d’œuvre dans leur étude et leur fabrication.