Tenue à Paris en juin 1989, cette conférence avait été annoncée dans le dernier article sur les suites de la CSCE publié dans notre livraison d'avril 1989. Notre spécialiste en la matière nous présente une synthèse des travaux de cette conférence. Il reste optimiste, surtout depuis le lancement de la perestroïka. Il faut toutefois reconnaître que les Occidentaux et les gouvernements de l'Est ne parlent pas le même langage ! Par contre, ces derniers pourraient bien être fortement incités par les peuples et les minorités à prendre un peu plus en considération cette « dimension humaine ».
La conférence sur la dimension humaine de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE)
Depuis l’adoption du document final de Vienne (janvier 1989), les réunions organisées dans le cadre de la CSCE se sont succédé à une vitesse de croisière : l’ouverture simultanée, le 6 mars 1989, de la double négociation de Vienne sur les questions militaires (mesures de confiance et forces armées conventionnelles), a été suivie par les travaux du forum de l’information (Londres, 18 avril-12 mai) ainsi que de la conférence de Paris sur la « dimension humaine » (30 mai-23 juin), inaugurés dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne par le président Mitterrand en présence d’une vingtaine de ministres des Affaires étrangères.
La conférence sur la dimension humaine (CDH) n’est pas un exercice isolé, mais une étape d’un processus appelé à réunir les 35 États participants à Copenhague (1990) et à Moscou (1991). Hommage de la CSCE à la Révolution française — mère des principes de 1789 dont les dispositions d’Helsinki sont des bourgeons —, la phase de Paris avait un triple mandat : passer en revue la situation des droits de l’homme en Europe, dresser un premier bilan du mécanisme de protection institué par le document de Vienne et, enfin, envisager le perfectionnement des engagements ainsi que de la mise en œuvre de la « dimension humaine » de la CSCE (1).
La situation des droits de l’homme dans l’Europe d’Helsinki
Les débats de Paris ont eu pour intérêt premier de mettre en évidence la diversité, voire la contradiction, des approches à la perestroïka et des stades d’application pratique de celle-ci. Comme au forum de Londres, il y eut une grande ligne de partage entre les pays réformateurs (URSS, Hongrie, Pologne) et les conservateurs au dogmatisme crispé (RDA), baroque (Roumanie) ou ambigu (Tchécoslovaquie, Bulgarie) (2).
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