L'Europe de l'Est vue de l'URSS
Il convient de parler de l’Union Soviétique, car elle a joué le rôle que l’on sait durant une longue période dans toute l’Europe de l’Est dont elle est une partie. On doit cependant faire une distinction très nette entre les anciens satellites et l’Union Soviétique actuelle, même s’il est plus affligeant d’examiner les problèmes soviétiques comparés à ceux d’Europe de l’Est, car les pays qui en font partie ont franchi, à part quelques exceptions, le pas vers la démocratie parlementaire et l’économie de marché ; on peut être optimiste à leur égard puisqu’ils vont petit à petit réintégrer la maison européenne commune. Pour l’Union Soviétique, le pronostic est malheureusement plus réservé.
La première observation est que Gorbatchev a été le père de la perestroïka, mais qu’il est désormais fort en retard sur ses alliés. Pendant longtemps ce fut l’inverse, Moscou étant en avance et donnant même un coup de pouce au départ d’Honecker ; puis Gorbatchev a dû laisser faire des événements qu’il n’avait sans doute ni prévus ni même souhaités. Il y a à peine deux ans, il parlait de l’unité allemande pour dans cent ans et il y a encore quelques mois il jugeait que cette question n’était pas d’actualité. Certes, il n’était pas seul et nombre d’hommes d’État occidentaux disaient la même chose. Mais le principal reste que Gorbatchev a laissé faire et pour lui c’était la meilleure manière de prouver qu’il n’y avait plus de doctrine Brejnev.
Sous son impulsion la perestroïka a été engagée et par le profil bas qu’il a ensuite adopté on peut dire que Gorbatchev a été le libérateur de l’Europe centrale. Mais pour tout ce qui se passe chez lui, force est de reconnaître qu’il est en retard, un retard qui se fait sentir sur tous les plans, politique, économique, social et sur le mouvement des idées aussi.
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