Le dialogue Communauté économique européenne (CEE)-Japon
« Les Japonais ne respectent pas les règles du jeu ». Après Mme Edith Cresson, MM. Jacques Calvet et Alain Gomez, c’est M. Jacques Delors, président de la Commission des Communautés européennes, qui remet en cause, cette fois-ci, le comportement japonais. De quelles règles s’agit-il ? M. Delors l’a expliqué (1) : « Nous, les communautaires, nous sommes le continent le plus ouvert du monde, nous représentons à nous seuls 20 % du marché mondial contre 9 % pour les Japonais. Si ceux-ci veulent exercer leurs responsabilités, ils doivent appliquer les mêmes règles que nous. quoi qu’il leur en coûte ! »
Face à l’impénétrabilité du marché japonais, M. Delors fait valoir la règle de réciprocité, mesurée par la quantité d’échanges. Il invoque ensuite la règle de générosité : « Les Japonais n’ont pas encore démontré qu’ils appliquaient les mêmes principes que les Américains et les Européens, puisqu’ils ne partagent pas de responsabilités vis-à-vis du Tiers Monde en tant que nation démocratique ».
À ces arguments, facilement assimilables aux critiques américaines à l’égard du Japon, M. Calvet, président-directeur-général du groupe Peugeot-SA, en ajoute un autre qui reflète probablement plus la psychologie européenne. Il invoque, en effet, les conditions inégales de la concurrence due aux longues heures de travail que supportent les Japonais. L’Europe, selon M. Calvet, est handicapée par rapport à ceux-ci, car ils travaillent en moyenne par an 400 à 500 heures de plus que les Français. D’où la nécessité, à ses yeux, d’adopter des mesures de défense commerciale qui visent spécifiquement le Japon.
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