Dans notre livraison d'octobre 1990, l'auteur avait publié un long article sur l'Égypte face à la crise du Golfe. Dans le texte qui suit, c'est la position et l'action de l'Algérie qu'il décrit de façon approfondie, en s'efforçant d'en déterminer quelques lignes directrices pour la politique future de cet État.
L'Algérie et la crise du Koweït
La République algérienne a constamment manifesté un intérêt actif pour les affaires du Golfe. En mars 1975 était conclu, sous les auspices du président Houari Boumediene, l’accord d’Alger, qui réconciliait Irak et Iran. Sept ans plus tard, le chef de la diplomatie algérienne, Mohamed Seddik Benyahia, périssait victime d’une catastrophe aérienne, alors qu’il entamait une mission de bons offices.
Durant l’été 1990, l’Algérie est au premier rang des États arabes qu’angoisse la nouvelle crise du Golfe. Mais les observateurs ont noté, parfois avec quelque étonnement, ses attitudes diversement nuancées durant les premiers mois de cette crise. La République algérienne s’associe d’abord à la condamnation, largement majoritaire, de l’Irak par la Ligue arabe, mais peu après, en la personne de son président, elle s’abstient lorsque pareille décision est adoptée par le sommet arabe du Caire. Ensuite, elle se montre active à l’occasion de discrètes démarches arabes de bons offices, tandis que « l’affaire du Golfe » est un des thèmes débattus par les nouveaux partis politiques algériens.
Le comportement de l’Algérie face à la crise irako-koweïtienne semble donc constituer un remarquable aspect de la politique arabe contemporaine.
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