L'environnement national et international
« L’état social et politique d’une nation est toujours en rapport avec la nature et la composition de ses armées », écrivait dans La cité antique Fustel de Coulanges. En effet, si l’armée en général, et la condition militaire en particulier, sont tributaires de ce que l’on appelle désormais la spécificité militaire, due aux impératifs du combat, elles dépendent également de l’état de la société mère. Au XIXe siècle, à l’heure où l’on fait encore parfois la prière dans les usines, où les enfants ne parlent pas à table et où leurs pères portent un col cassé, on peut plus facilement imaginer une armée rigide et rigoriste qu’on ne le peut aujourd’hui, où ni les cadres ni la troupe ne supporteraient le régime disciplinaire d’autrefois.
L’environnement social est donc déterminant, tout comme l’est plus largement l’environnement national, l’image de l’institution militaire variant selon l’esprit de défense, la conscience que la nation a de son identité, la considération qu’elle a pour son armée et le poids plus ou moins grand de celle-ci en son sein. De même joue le contexte international, divers facteurs intervenant aussi sur ce plan, qu’il s’agisse de l’évolution de la guerre, de celle de la menace qui, quantitativement ou qualitativement, est en train de changer, ou de l’influence de certaines armées tenant au mimétisme qu’elles suscitent ou à l’existence bien connue d’une sorte d’« internationale des soldats ». Voyons donc de plus près ces phénomènes.
L’environnement national
Si on part de l’idée que le corps militaire peut aussi bien forcer ses traits dans un sens militariste qu’au contraire se relâcher, et comme dans certaines armées actuelles, friser le laxisme, force est de constater que jusqu’à une époque récente, c’est plutôt la première tendance — marquée par des coups d’État ou par des archétypes outrés — qui a défrayé la chronique.
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