L'auteur, capitaine de frégate, nous présente son analyse et ses idées prospectives concernant les relations internationales dans le bassin occidental de la Méditerranée. Il propose en particulier la création d’un organisme de coordination entre les « trois sœurs latines » (Espagne, France et Italie), qui pourrait être le creuset d’une politique étrangère à l’égard des pays du Maghreb, et qui permettrait d’assurer l’indispensable stabilité de cette région.
Une politique de l'Europe latine en Méditerranée occidentale
Parmi les grands défis que la France connaîtra dans les dix ans à venir, celui de ses relations en Méditerranée occidentale n’est pas le moindre. En effet, de ces relations dépendent sa sécurité, sa paix sociale, son image politique en Afrique, son influence culturelle et enfin une part non négligeable de ses échanges économiques.
Il paraît exclu d’envisager ces relations indépendamment des points de vue des autres pays européens, alors même que la construction d’une Europe politique fait l’objet de nombreux efforts de concertation. Une structure de réflexion et de concertation entre l’Espagne, la France et l’Italie, visant à élaborer une organisation commune de sécurité et de sûreté en Méditerranée occidentale, répondrait à ce souci. Elle pourrait ultérieurement devenir le creuset d’une politique étrangère de l’Europe à l’égard des pays du Maghreb, tout en constituant un ensemble cohérent à côté de l’Europe germanophone.
Cette coordination, entre ces trois pays qu’on appelle parfois les « trois sœurs latines », s’appliquerait aux différents domaines concernant l’espace aéromaritime du bassin. Elle permettrait de développer la coopération dans la mise en œuvre des moyens d’action des administrations, tant pour la sûreté des approches nationales, la lutte contre les pollutions, le sauvetage en mer ou la surveillance des frontières, que pour l’aide et le soutien apportés aux pays riverains du Sud dans ces mêmes activités.
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