On a trop occulté jusqu'à présent le problème que pose l'éventuel affaiblissement de l'esprit de défense dans une organisation de l'Europe qui voudrait se substituer aux patries. C'est le grand mérite de cet article que de lever ce tabou. L'histoire récente a, en effet, rappelé la vigueur et même la pérennité des réalités nationales, ainsi que l'irrésistible levier que constitue, pour ces peuples, le sentiment national. On a vu, bien souvent, le patriotisme resurgir au moment des dangers et provoquer les plus grands sursauts. En serait-il de même si les nations, les patries perdaient de leur substance et de leur indépendance au profit d'un système européen nouveau ? Celui-ci serait-il capable de susciter des sentiments comparables ? Plusieurs réponses sont possibles sans doute ; l'auteur nous présente la sienne.