La logistique interalliée de 1914 à 1918 (II)
Les opérations interalliées d’envergure menées sur le front occidental ont été naturellement accompagnées de mesures logistiques. C’est ainsi que les transports de troupes britanniques en France, soit avant la bataille des frontières, soit pendant la course à la mer, ont été effectués sans encombre en même temps que se déroulait la manœuvre d’ensemble des troupes françaises.
Dès la fin de 1914, les Flandres furent une zone interalliée où troupes françaises, belges et britanniques, celles-ci devant même prendre ultérieurement en charge des unités canadiennes et portugaises, tenaient des secteurs juxtaposés. Le général Foch exerçait un commandement de groupe d’armées. Même si toutes les armées avaient été françaises, il n’aurait eu aucune attribution logistique, conformément aux errements de l’époque. Il en était a fortiori ainsi, puisque les armées juxtaposées appartenaient à trois nations différentes. Son autorité n’émanait d’ailleurs d’aucune lettre de service ou convention, mais bien de la confiance que tous avaient en lui. En eût-il pu être autrement alors que le chef d’une de ces armées était un roi respecté de tous et détenteur constitutionnel d’une autorité absolue sur ses troupes, et l’autre un maréchal d’Angleterre ayant fait ses preuves (1). L’autorité du général était donc toute de persuasion.
Dans ces conditions, il ne pouvait y avoir autorité logistique. Le général Foch ne semble pas, d’ailleurs, l’avoir recherchée et ne fait aucune mention de ce point dans ses Mémoires. Cependant, il aurait été inconcevable que les trois armées n’eussent pas de relations logistiques. Celles-ci devaient découler normalement de l’utilisation par tous du territoire français, et pour une moindre surface, du dernier lambeau de territoire belge. Sur ce territoire resserré, il fallait se battre, mais il fallait aussi vivre tous les jours.
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