Cet article fera partie du volume qui sera prochainement édité sous le titre : Le drame indochinois (Peyronnet éd.).
Pages d'histoire - La crise du 19 décembre 1946 en Indochine
Les accords du 6 mars 1946 devaient avoir pour effet de mettre fin à l’emprise que les Chinois exerçaient depuis le mois de septembre sur les territoires de l’Indochine du Nord et d’y faire entrer de plain-pied les Français. Ils ouvraient une nouvelle phase dans les relations franco-Viet-Minh qui, en se rétrécissant perdaient leur caractère international et glissaient sur le plan intérieur. On pouvait penser, qu’à ce niveau, il serait facile d’établir un « climat favorable » pour sceller, sur les bases (1) prévues, l’entente entre le Viêt-Nam et la France.
Nos représentants sont tout disposés à arrêter les principes d’une collaboration franche et féconde. « Il faut, déclare le général Valluy, appelé à remplacer prochainement Leclerc à la tête du Corps expéditionnaire, accepter loyalement les accords, écarter résolument ceux qui sont décidés à les saboter : les colonialistes avoués ou camouflés ; briser sans pitié toutes les résistances… les intérêts privés ». C’est dans cet esprit qu’il s’efforce de désarmer les méfiances et qu’il règle ses rapports avec Hô Chi Minh, qu’une parenté de circonstance (2) semblait devoir incliner à l’amitié.
Les commandants de Territoire, les membres des commissions chargés de régler les litiges n’ont pas d’autres intentions et, en toute bonne foi, ils s’efforceront d’aplanir les difficultés, d’obtenir sur le plan local des résultats concrets. Ils apporteront même à leurs collègues du moment un Concours efficace ou une neutralité bienveillante pour leur permettre de se débarrasser de leurs adversaires politiques qui, à vrai dire, étaient aussi les nôtres.
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