L'avenir de la dissuasion nucléaire
La place éminente de la dissuasion nucléaire, dans la sécurité des nations qui en disposent, est depuis quelque temps, de façon plus ou moins avouée, mise à l’épreuve. Quoi de plus normal alors que le monde dans lequel cette dissuasion a été forgée — les puissances nucléaires se promettant une destruction mutuelle assurée — est bouleversé par l’éclatement de l’Union Soviétique et l’effondrement du Pacte de Varsovie ?
Mise à l’épreuve en partie nourrie par la conviction morale de ceux qui veulent croire que les armes de destruction massive appartiennent désormais à une époque révolue, et pour lesquels le nouvel ordre mondial à inventer passe par la « fin du nucléaire », le drame de Tchernobyl étant utilisé pour combattre, le cas échéant au nom de l’écologie militante, tout programme nucléaire.
Mise à l’épreuve suggérée par le constat que les deux Grands ont eux-mêmes changé de discours et semblent s’accorder sur la nécessité d’accélérer le processus de désarmement nucléaire jusqu’à ce jour limité, pour l’essentiel, à la seule Europe. Ne se préoccupe-t-on pas à Washington d’adopter un profil discret et d’œuvrer en faveur de la destruction du plus grand nombre possible d’armes nucléaires figurant dans l’inventaire de l’ancienne URSS ? Dans le même temps, Moscou, confronté à la résurgence des nationalismes, ne tente-t-il pas de maîtriser, non sans difficultés, un processus de prolifération interne non contrôlé, et d’aller ainsi dans le sens des États-Unis ?
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