Le conflit coréen et le Service de santé des Forces des Nations unies
C’est au regretté major général Edgar Erskine Hume, directeur général du Service de Santé des Forces des Nations Unies, qu’on doit les premiers renseignements sur les activités sanitaires en Corée et leurs résultats (1). Sous la forme d’un rapport présenté l’an dernier au XIIIe Congrès international de Médecine et de Pharmacie militaires, Hume a mis clairement en lumière les multiples aspects du conflit coréen, et ses incidences sur l’organisation et le fonctionnement du Service de Santé des Forces des Nations Unies. Depuis cet exposé, plusieurs articles ou comptes rendus sur le même sujet ont été publiés.
À défaut de statistiques globales et officielles, fournies par le Far East Command et qui ne paraîtront que beaucoup plus tard, la documentation parue jusqu’ici est déjà suffisante pour donner un aperçu de l’œuvre accomplie au cours des premiers mois du conflit. La caractéristique dominante de ce dernier, qualifié « extraordinaire », est que jamais jusqu’alors des combattants provenant de tant de nations et de races, ne se sont trouvés réunis pour mener une campagne — qui n’est qu’une « opération de police » — dans une région d’une superficie approximativement comparable à celle de l’Italie, et sous un climat très pluvieux au printemps, très chaud en été et extrêmement froid en hiver. Pareilles conditions imposaient une organisation complexe et délicate du Service de Santé appelé à entrer en action, et des mesures de prophylaxie des maladies contagieuses et épidémiques d’autant plus rigoureuses que les Forces des Nations Unies appartiennent à des pays, à des races différant non seulement par leur langue, leur régime alimentaire, leur religion, mais encore par leurs coutumes et méthodes.
L’ouverture des hostilités en Corée ne prit pas le Service de Santé américain au dépourvu. L’équipement des unités médicales de campagne était stocké et prêt à l’emploi. Le personnel, qui se trouvait au Japon, permettait l’organisation de trois hôpitaux chirurgicaux mobiles et d’un hôpital d’évacuation. À mesure que le nombre des combattants augmentait, les unités du Service de Santé se développaient progressivement. De leur côté, les Britanniques avaient, au Japon, le 29e Hôpital général, la 26e ambulance de campagne, et les 60e ambulances indienne et canadienne, soit un millier d’officiers et d’auxiliaires du Service de Santé. Outre le Corps des infirmières et des spécialistes féminins, et certains éléments du Women’s Army Corps, des infirmières provenant de France, de Belgique, des Pays-Bas, du Commonwealth britannique, de Grèce, des Philippines, etc… venaient participer à l’œuvre médicale commune.
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