Les Émirats arabes unis (EAU) sont devenus depuis le début de l’année l’un des principaux partenaires de notre pays dans le commerce de l’armement. Au mois de février, en effet, a été annoncée la vente de quatre cent trente-six chars de combat, soit trois cent quatre-vingt-huit chars Leclerc et quarante-huit véhicules d’accompagnement. Le contrat porte, avec le programme de formation, les munitions et les pièces de rechange, sur vingt et un milliards de francs. Apportant onze millions d’heures de travail, cette commande relance pour sept ans l’activité jusqu’alors faiblissante de Giat Industries, qui regroupe la majeure partie des fabriques d’armement terrestre.

« Les Émirats », comme on les appelle chez nous, ne nous sont pas familiers. Il est temps de mieux connaître ces partenaires.

Un État composite

De temps immémoriaux, nomadisaient en bordure du détroit d’Ormuz, sur la rive méridionale, des populations de souche bédouine. Les Occidentaux ne tardèrent pas à appeler Côte des Pirates les parages d’une voie maritime fréquentée par toutes sortes de bâtiments. Il y a un siècle et demi, les Britanniques y imposèrent une pacification à leur manière — la rive étant rebaptisée Côte de la Trêve — assortie plus tard d’un protectorat peu à peu renforcé. À l’époque des indépendances, ils essayèrent de fédérer la contrée. L’île de Bahreïn préféra son indépendance, ainsi que la presqu’île de Qatar, et les Émirats arabes unis, qui virent le jour en 1971, se réduisirent à six membres, auxquels un septième s’ajouta l’année suivante. Ce sont, par ordre de population décroissante, Abou Dhabi, Doubaï, Sharjah, Ras al-Khaïma, Fujeirah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. En tout un peu moins de quatre-vingt mille kilomètres carrés de désert.