En janvier 1993, l'auteur, attaché parlementaire à l’Assemblée nationale et spécialiste de l’Amérique centrale où il a vécu, nous avait donné à publier un article très explicite sur les accords de paix de janvier 1992 au Salvador. Des élections viennent d’avoir lieu dans ce pays et notre auteur a souhaité présenter le bilan et les perspectives de ce processus de paix dans lequel tous les Salvadoriens placent leur espoir.
Salvador : les fruits de la paix
Plus de deux ans après la signature des accords de paix à Chapultepec, le 16 janvier 1992, il est possible de dresser un premier bilan du processus en cours au Salvador. Ce pays traverse une des périodes les plus importantes de son histoire contemporaine. En effet, la paix, inscrite dans les réformes organiques de l’État, dépend en grande partie de la bonne application des accords de 1992 qui doivent faciliter, à terme, la définition d’un vaste programme de reconstruction nationale. Dans ce contexte, les élections générales du 20 mars 1994 ont valeur de test national. Le Salvador cherche aujourd’hui à dépasser la phase de découverte des vertus de la paix pour entrer dans une étape correspondant à l’ancrage des valeurs inscrites dans le texte de 1992. C’est pourquoi l’idée d’une « culture de paix », élaborée par l’Unesco, peut contribuer à la réussite de cette entreprise car elle incarne les efforts en faveur de l’édification d’un État de droit.
D’autre part, la communauté internationale se doit de jouer un rôle important dans la consolidation de la paix. L’Onusal, la force de l’Onu au Salvador, dont le mandat est prolongé de six mois à compter du 31 mai 1994, en constitue l’élément le plus spectaculaire. L’Union européenne, l’Association internationale pour le développement (AID), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) réalisent un travail de fond important qui profite à la démocratie politique et dont les effets se traduisent par la recherche d’un renouveau économique. La création du système d’intégration centraméricain (Sica), dont l’objectif est la constitution d’une zone de libre-échange démontre combien cette préoccupation est d’actualité. Le Sica répond aux objectifs définis lors du sommet d’Antigua en 1990 au cours duquel, pour la première fois, le problème du développement était abordé ; une relation entre ce dernier et la paix était établie. Le Salvador, depuis 1992, tente d’appliquer ce système après avoir été meurtri durant des années.
Le bilan général, deux ans après les accords de paix
L’analyse des origines d’un conflit qui dura douze ans rendait nécessaire la construction d’un État démocratique et de droit. Le respect des valeurs sous-tendues par ces principes devait faciliter une réconciliation nationale avant d’entamer la phase de reconstruction.
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