Islam et islamismes
Au cours d’une de ses récentes réunions, le Conseil de l’Otan aurait décidé de changer quelque peu son dispositif et de le réorientier en fonction d’un danger venant du Sud. Quel Sud ? l’islam bien entendu. C’était répondre à un sentiment très répandu en Occident, un sentiment que traduisent toutes les consultations que nous voyons dans la presse et toutes les réactions que nous observons autour de nous depuis deux, trois, parfois même quatre générations.
De son côté, l’islam répond par la réciproque : il n’est pas en reste de diabolisation et lui aussi a ses grands satans, ses anathèmes et tout comme on revoit, en Occident, renaître après neuf siècles un sentiment rappelant, hélas ! celui que saint Bernard nourrissait à l’époque des croisades, on voit de l’autre côté de la mer s’épanouir des sentiments qui rappellent ceux de la secte de ces Hashshashîn, drogués politiques que nous appelons « les Assassins ». De quoi nous ne pouvons nous réjouir.
L’historien, de toute façon, ne peut se réjouir de la confusion des idées, des amalgames qu’on fait complaisamment entre un système, ses déviations, ses extrémismes et ses contrefaçons. C’est pourquoi j’essaierai de présenter quelques notions aussi claires que possible sur l’islam et ses dérives islamistes, fondamentalistes, intégristes : les néologismes sont nombreux et tout aussi peu fondés les uns que les autres.
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