Le président et le conseil d’administration du Comité d’études de défense nationale ont décidé de publier un dossier sur l’Asie orientale, immense région bordant le Pacifique, dont l’évolution en tous domaines est exceptionnelle depuis quelques années. Nous remercions particulièrement les personnalités, dont certaines sont des membres éminents de l’Institut du Pacifique, de leur brillante participation à l’élaboration de ce dossier.
L'Asie-Pacifique : un monde multipolaire
Le président et le conseil d’administration du Comité d’études de défense nationale ont décidé de publier un dossier sur l’Asie orientale, immense région bordant le Pacifique, dont l’évolution en tous domaines est exceptionnelle depuis quelques années. Nous remercions particulièrement les personnalités, dont certaines sont des membres éminents de l’Institut du Pacifique, de leur brillante participation à l’élaboration de ce dossier.
Couvrant plus d’un tiers de la surface du globe, l’océan Pacifique est sans conteste dominé par la puissance américaine. Stratégiquement, les États-Unis y règnent sans partage grâce à leur puissance aéronavale et à leurs capacités inégalées de projection. Cependant, peut-être paradoxalement, alors que cette zone apparaît comme une mare nostrum du supergrand oriental, force est de reconnaître que c’est à l’ouest, en fait le long d’une ligne schématique nord-sud qui irait du Kamtchatka à l’Indonésie, que se joue la réalité stratégique d’une zone qu’il est plus conforme à la réalité géopolitique d’appeler Asie-Pacifique ou Est asiatique.
Zone majeure – nouveau centre du monde (?) – à laquelle l’effondrement de l’URSS, un certain effacement provisoire de la Russie et la fin du bipolarisme mondial confèrent une importance accrue, elle est en effet riche des plus grandes potentialités de la planète. Les forts taux de croissance qu’on y rencontre vont conduire à la naissance de nouvelles puissances dans les prochaines décennies et ainsi à un rééquilibrage stratégique. Libérée des retenues qu’imposait peu ou prou la guerre froide, elle est porteuse de risques, voire de menaces qu’accroissent encore son inorganisation et son manque de structures, la renaissance des nationalismes, la résurgence d’antagonismes longtemps étouffés, une certaine course aux armements et enfin un sentiment de vide stratégique.
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